Je peux vous renseignez, Madame?

Je me sentais terriblement seule. Mon mari ne me regardait plus vraiment, ne me touchait plus du tout, je n’avais plus vraiment de vieille connaissance et surtout je n’avais personne à qui me confier chez nous. Il y avait bien les elfes de maison, mais si l’un était terriblement fidèle à mon époux, l’autre avait encore beaucoup à apprendre. Du coup je m’étais dit que j’allais voir pour un animal de compagnie. A défaut de me répondre, il me donnerait au moins l’illusion de m’écouter. En me levant je vis qu’il avait neigé cette nuit. Alors je me suis habillée chaudement, robe assez épaisse, cape d’hiver et bottines. J’ai traversé la maison pour sortir, on ne m’avait pas vu, je n’avais pas de garde du corps du coup. Tant mieux. Passant la porte d’entrée, j’ai dû me rendre jusqu’au portail pour pouvoir transplaner. Passant le chaudron baveur, je me suis rendue à l’animalerie du chaudron baveur. J’avais le choix entre les animaleries, il y en avait même en Irlande, alors au pire, si je ne trouve rien au chemin de Traverse, hé bien j’irais voir ailleurs.

Poussant la porte de la boutique, je rabattis le capuchon sur mes épaules. À l’intérieur, deux femmes. Apparemment une cliente et une vendeuse. Je regardais autour de moi. Il y avait pleins d’animaux différents, des petits et des moyens. Pas de grands et pas d’animaux moldu. Je me demandais si je trouverais mon bonheur ici. « Bonjour madame, un instant s’il vous plait. » Elle me souris, je hochais la tête et lui souris en retour. « Siham ! » Elle devait probablement appeler une collègue. Je vis une jolie jeune femme arriver juste après. « Bonjour, Madame. Puis-je vous renseignez ? » Elle me souriait et je lui rendis un sourire cordiale. « Bonjour, je pense que se serais une bonne idée. » Je fis une pause et regardais à nouveau autour de moi. « Vous avez un grand choix d’animaux. Je chercherais quelque chose de…qui serais…un animal affectueux ? » Je cherchais mes mots, je ne savais pas exactement ce que je cherchais de toute manière. Je fonctionnais un peu au coup de cœur. « Vous auriez un animal, ou plusieurs, à me conseiller ? » Là était la question. Plus vague, tu meurs. Cette jeune femme n’allait pas me porter dans son cœur aujourd’hui, je le sentais.

Je peux vous renseignez, Madame?

Je voyais bien que la jeune femme réfléchissait à ma question. Après tout, il y avait l’embarras du choix parmi les animaux non ? J’avais un peu peur qu’elle ne m’envoie balader avec mes critères super vague. Mais d’un autre côté, peut-être que ça lui changerait des autres clients qui sont pénibles parce qu’ils savent exactement ce qu’ils veulent et que comme par hasard, il n’y a pas la bonne couleur de pelage. « Je peux commencer par vous proposez un chat... » Voilà qui était une idée logique. Après tout les chats étaient soit très câlins, soit ils vous tournaient le dos et faisait comme si vous n’existiez pas. « Pourquoi pas, peut-être que j’aurais un coup de foudre pour une de ses boules de poiles. » Me voulant avenante, j’ai décroché un sourire à la jeune femme. Voyant un endroit avec des chats je m’y suis dirigée. « Ils sont tellement mignons… » Il y avait de tout, de toutes les tailles, toutes les couleurs. Je craquais totalement. Ça ne tiendrait qu’à moi que je les emmènerais tous. Mais je ne devais pas craquer, déjà parce que mon mari m’aurait étripé, mais aussi parce que je ne pourrais donner tout mon amour à toutes ces petites bêtes.

Je me suis tournée vers la jeune femme. « Ils sont vraiment à croqués, mais ça ne me convient pas. Ils sont trop individualistes, je veux dire, ils n’ont pas besoin de nous pour vivre et ils peuvent très bien décider de ne pas chercher de caresses. » Bon…pas de chats. « Vous auriez une autre idée ? » Je devais avouer que j’aimais beaucoup le chien que j’avais dans mon enfance. Mais il ne me semblait pas qu’ils en vendaient ici. Au pire…si je ne trouvais pas mon bonheur, j’irais voir du côté moldu.

Décidément non, les chats n’étaient pas pour moi, mais je n’eus pas l’impression qu’elle soit plus embêtée que ça lorsque je lui ai demandé si elle avait d’autres choses à me proposer. Elle me proposa un Babystink. Je crois que je fis une drôle de tête. Je ne connaissais vraiment pas cet animal, mais comment le lui faire comprendre sans passer pour une idiote finie ? Rien dans le nom ne pouvait me laisser imaginer la chose. « Je suis navrée, mais je ne connais pas cet animal. » Bon, j’avais finalement opté pour la franchise et lui dire carrément de quoi il en retournait. « Vous pourriez m’en dire plus peut-être ? Leur façon de vivre, à quoi ils ressemblent, leur particularité, et d’autres choses ? » Je n’étais pas employée chez eux, mais tout de même, elle aurait pu tomber sur une cliente né-moldue qui ne connaitrait rien ou pas grand-chose aux animaux magiques. Un minimum d’effort pour expliquer, décrire et donner envie de l’acheter était de mise.

Mes années comme vendeuses chez Fleury & Bott me revenaient de plein fouet. Cette jeune femme avait encore beaucoup à apprendre décidément. Le métier de vendeuse n’était pas de tout repos et surtout ne s’apprenait pas du jour au lendemain. Elle devrait y mettre un peu du sien autrement j’avais bien peur que d’autres clients ne prennent pas la peine d’attendre trois heures pour avoir une explication et ils iraient voir plus loin si l’herbe était plus verte. Mais je voulais bien lui accorder le bénéfice du doute et me dire qu’elle ne travaillait pas ici depuis très longtemps. Il fallait bien des clients compréhensifs après tout pour pouvoir développer le sens du commerce.

J’attendais qu’elle me donne plus d’explications et surtout qu’elle me montre à quoi ils ressemblaient, que ça soit dans une cage ou dans un magazine pour commander. Je gardais un air détendu, un léger sourire aux lèvres, montrant bien que je n’étais pas particulièrement pressée.

Je souhaitais en savoir plus sur cette créature dont elle me parlait. Inconnu pour moi, mais je ne doutais pas que se ne serait bientôt plus le cas. Confiante, souriante et détendue, j’attendis les explications. Mais avant cela, elle m’emmena voir les fameuses bêtes. Nous nous sommes arrêtées devant une grande cage ou se trouvait à l’intérieur des animaux roux. Je crus tout d’abord que s’était des écureuils. Puis j’ai remarqué que la couleur n’était pas tout à fait la bonne. De mini-renards peut-être. Ils étaient mignon comme tout et un vint même dans ma direction pour que je le caresse, chose que je fis avec plaisir. Elle m’informa qu’ils étaient très affectueux et cherchaient le contacte. Cette petite boule de poil venait de me le prouver en un instant. Ils avaient besoin de pas mal d’attention. Chose qui tombait bien étant donné que j’avais du temps et de l’attention à revendre. Cependant il y avait un inconvénient d’après la vendeuse. Si l’animal était stressé, il ne sentait pas très bon. Cela me rappela les putois.

Même si je m’étais attachée à cette petite boule de poils, je su que je ne pourrais malheureusement pas la prendre chez moi. Prodiguant une dernière caresse à l’animal, qui ne sentait pas mauvais, il devait donc être bien traité, je me suis tournée vers la vendeuse. « Malheureusement je ne pourrais pas prendre un de ses animaux. » Pas la peine de dire que je crevais d’envie de prendre cette petite chose avec moi, ça ne rendrait que les choses plus compliquées. « Ils sont mignon comme tout, mais disons que chez moi c’est assez tendu...et avec mon mari...je crains que l’animal ne soit sous stresse, donc autant éviter que ses odeurs de défense ne déclenche la fureur de mon époux. » Et la fureur, s’était peu dire.

Mais je ne perdais pas espoir, j’allais bien trouvé quelque chose qui me conviendrait. « Que pouvez-vous me proposer d’autre ? Un animal calme, qui puisse accepter de vivre avec un enfant si jamais. Mais qui ne soit pas apeuré pour rien s’il y a le ton qui monte ou des éclats de voix. » Je fis une pause, je cherchais d’autres critères. « Il doit pouvoir aller dehors. Nous avons beaucoup de terrain et lorsqu’il fait beau les fenêtres sont ouvertes. Il y a cependant une clôture qui pourrait l’empêcher de s’enfuir. » Je pensais avoir fait le tour. Un animal qui ne soit pas un chat ou un babystink, qui puisse me donner de l’affection, qui puisse aller aussi bien dedans que dehors, qui ne se terre pas si mon mari entrait dans un de ses mauvais moment. Bref, je me demandais si tout ceci était trouvable.