Une ombre passe

Mission Solo de Timeus

Une semaine. C’était le temps qu’il lui avait fallu pour avoir toutes les informations nécessaires au bon déroulement de cette mission. Timeus n’avait rien de l'âme d’un leader donc contrairement à pas mal de ses camarades mangemorts il exécutait les missions que lui donnait Circé. La seule chose qu’il ne trouvait pas à son goût était son sexe. Une femme ministre, cela ne lui plaisait pas. Enfin bon, il n’était pas la pour décider. En restant discret il avait réussi à récolter des informations sur la dénommé Esther Door, née le 8 Aout 1934 en Ecosse, sang-mêlé, veuve d’un moldu, deux enfants, un a Pouldard, l’autre à l’étranger, actuellement amie et directrice de campagne de Dragan Develyn. Dernière information qui allait faire d’elle la prochaine amie de Timeus. Il sait qu’elle possède un cotage en Ecosse à Loutry St Chaspoule ou elle vit seule en ce moment. Elle n’y est pas souvent selon les indics de Timeus, car elle passe ses journées au local de campagne de Develyn. Sa vie est rythmée par cet engagement. Elle est toujours derrière Develyn, il n’est donc pas dur de savoir ou elle se trouve grâce aux journaux. Ce soir le feu était vert. Elle était seule à son cottage, c’était le moment parfait pour attaquer. Attaquer seul bien sûr. En restant le plus discret possible. Sur sa table était étalé des coupures de journaux, des photos de la dite Esther Door, des photos de ses amis, de ses enfants, de sa maison … On ne distinguait plus le bois massif. D’un geste de baguette il mis le feu à tout ce qui s’y trouvait. Il n’en resterait aucune trace. Ce soir tout serait fini.

Il attrapa une cape noir, passa la porte de son appartement et transplana.

Loutry St Chaspoule était le genre de village que Timeus détestait. En réalité il détestait la campagne. Impossible d’être anonyme ici. La ville était un terrain de jeu bien plus sécurisant. Désormais il faisait noir. L’horloge du village affichait 00h45. Timeus ferma sa longue cape noir et rabattit sa capuche qui lui masquait une partie du visage. Enfin, afin d’être parfaitement méconnaissable, il fit apparaître sur son visage un masque d’argent finement gravé qui laissait entrevoir ses pupilles et sa bouche. Baguette à la main, il s’envola dans le ciel laissant une traînée noire derrière lui.

Le cottage était calme. Esther était partie se coucher depuis quelques heures maintenant. L’ombre noire de Timeus se posa devant l’entrée du jardin. Face à lui, une maisonnette bien propre, avec un tout petit jardin qui servait à accueillir les visiteurs. Le parterre de fleur semblait entretenu avec soin et des petits pavés guidaient vers la porte d’entrée. Timeus se senti observé. En effet sur la boite au lettre, tenait place un chat noir qui visiblement trouvait l’endroit confortable pour observer le mangemort. Timeus ignora l’animal et poussa le portillon pour avoir accès au jardin, méfiant. En même temps il tira sa baguette. Le chat sauta au sol et se dirigea rapidement vers la maison. D’un seul coup, celle-ci commença à créer une tempête sur le mangemort. Le sable se projetait vers lui, s'immisçant dans ses yeux qu’il du fermer. Elle était d’une puissance incomparable. Un sortilège de protection qu’il n’avait pas anticiper. Il parvint tout de même à créer un bouclier de protection et aperçu les deux yeux du chat devant la porte d’entrée. C’était un veilleur. Une créature qui protège les maisons sorcières des intrus en créant des sortilèges. A travers le sable, Timeus pu distinguer une lumière qu’il s’alluma au premier étage. Bordel. Il l’a prévenait. Pas la peine de résister. Il fallait tuer le chat.

“Avada Kedavra.” lança-t-il en direction de l’animal.

Spoiler:

Le sort toucha le chat de plein fouet, illuminant la maison d’une lumière verte. Le sortilège se stoppa immédiatement laissant place à la porte d’entrée. A l’intérieur de la maison, un bruit de pas se fit ressentir. D’un coup de baguette, sans perdre la moindre précieuse seconde, Timeus explosa la porte et pénétra dans le cottage. La porte alla cogner le mur s’en face renversant au passage une table. Le bruit fut fracassant et ne laissait plus de place à la surprise. Il tomba nez à nez avec Esther qui était descendu, prévenue par son veilleur. Elle avait une robe de nuit blanche et ses cheveux noirs étaient détachée. Baguette à la main elle lâcha un cri de peur. Loin d’être stupide, elle savait à qui elle avait à faire et cela la terrifiait. Esther avait étudié à Serdaigle, le courage n’était pas son trait de caractère le plus marquant d’autant plus qu’elle n’avait jamais fait des prouesses en sortilège et notamment en défense contre les forces du mal. Pourtant elle savait désormais qu’il en allait de sa vie alors elle pointa sa baguette sur son agresseur et cria : “Qu’est ce que vous me voulez ?? Je n’ai rien pour vous ! Partez !” Elle était prise de panique mais cherchait à afficher une mine courageuse. Timeus ne lâcha pas un mot, il se contenta de la viser à son tour. Il n’allait pas lui faire du mal, pas pour l’instant. Un éclair quitta la baguette de la directrice de campagne.

Spoiler:

Le sort percuta le mangemort en plein ventre. Il senti ses jambes quitter le sol et fut projeter contre le mur de la pièce. Une douleur aiguë se diffusa dans le haut de son dos. Elle avait de la dextérité pour une politicienne. Il n’eu pas de mal à se relever mais la douleur allait le ralentir. Il avait l’impression que quelque chose avait pénétré son dos car un liquide chaud coulait. Pas le temps de s’en préoccuper … De son côté, elle sembla satisfaite de sa réussite mais de plus en plus terrifier. Il ne rigolais pas. “Ce n’est pas la peine de résister Esther …” lâcha-t-il froidement. “Comment connaissez-vous mon prénom ?” cria-t-elle en comprenant qu’il n’était pas venu la tuer. Aucun intérêt à connaître le prénom de sa victime. “Qui ne le connais pas ?” siffla-t-il en rigolant. Elle compris pourquoi il était là àcet instant. Cela avait à voir avec Develyn. Il lui lâchait un indice …

L’ambiance était de plus en plus tendue. Timeus n’avait pas le droit à l’erreur. Il savait cependant qu’Esther n’était pas une adepte des forces du mal et qu’elle aurait du mal à le mettre hors circuit. Elle avait étudié le droit sagement et jamais elle ne s’était retrouvé à devoir faire du duel contre un sorcier entraîné. Elle se dit qu’il fallait qu’elle gagne du temps. “Qu’est ce que vous voulez ?” tentât-elle en espérant que l’intrus lui réponde. “Votre baguette.” répondit-il. Il n’allait sûrement pas l'interroger baguette à la main. Il n’était pas stupide. Elle sembla étonnée de la réponse. “Je … Vous venez à propos de Dragan c’est bien cela ?” Il ne répondit rien et se rapprocha d’elle. Ses mains tremblaient, elle voulu se montrer forte. “Je ne dirais rien ! Rien !” Il lança un sort pour la désarmer.

Spoiler:

Elle réussi à se protéger par réflexes l’étonnant elle-même. Prise dans un bon élan et bien décidé à sauver sa vie elle relança un sort en direction du mangemort. Une lame invisible lui ouvrit une entaille dans la jambe. Une douleur cuisante s'empara de lui, il senti sa jambe se dérober. Non ! Il n’avait pas le droit à l’échec. Cette femme n’était pas une duelliste, elle ne pouvait pas tenir face à lui. Il était bien plus puissant.

“PARTEZ !!!” cria-t-elle en espérant qu’il s'exécute. Mais elle marchait en plein délire. Jamais il ne quitterait la pièce. Ou alors il mourrait ici. Il souffla un coup en essayant de se ressaisir. “Vous allez souffrir Esther.” siffla-t-il en essayant de puiser dans la douleur pour se relever.

Son esprit entra dans une nouvelle capacité. Il avait étudié la magie noire en sortant de Poudlard et il avait vite compris qu’à chaque maléfice demande son sacrifice. Cette plaie dans sa jambe était bénite pour cela. La douleur faisait, entre autre, parmi des sentiments qui abreuvait la magie noire. Il fallait désormais en finir.

Timeus assombri alors son esprit, puisant dans la douleur de sa jambe et au travers de son sang la puissance nécessaire à ne pas se faire contrer cette fois ci. Le sortilège fusa, bien plus puissant que prévu. La baguette de la directrice s’envola à l’autre bout de la pièce. Il empila un deuxième sort pour l’affaiblir en la projetant à son tour contre un mur. Elle se retrouva à terre, échappant un léger gémissement. La voyant à terre, il récupéra sa baguette pour s’assurer de sa vulnérabilité. Elle était bien moins jeune que lui et la douleur semblait déjà la paralyser. Il s’approcha d’elle alors qu’elle essayait de se relever. Sous son nez, il brisa sa baguette en deux. “On va pouvoir commencer à jouer” annonça-t-il non sans cacher son sourire …

Cela se voyait désormais : elle était terrorisée. Un mangemort pointait sa baguette sur son corps démuni et désarmé, c’était le début de la fin. Il senti une sensation monter en lui, mélange d'adrénaline et de souffrance, la meilleur sensation du monde, comme une drogue, euphorique. “Endoloris.” Un éclair parti de sa baguette et alla entourer le corps d’Esther. Celui-ci se cambra et elle se mis à hurler. Un cri aigu, venant du fond de ses entrailles. Elle souffrait. Il jubilait. Son visage se déforma sous l’euphorie de transmettre de la douleur. Les cris perçant traversaient la maison vide. Il stoppa son sort. Essoufflée, elle s’écrasa sur le sol sous le regard de Timeus, satisfait. “Savez-vous pourquoi je suis là ?” siffla-t-il. Elle répondit par la défense. “Je n’ai rien à vous dire.” Le sourire du mangemort s’élargie un peu plus. “Bien … Endoloris !” Le calvaire de la femme repris. Timeus senti son âme noir connecté à la sienne, comme s’il plantait chacune des épines dans les moindres recoin de son corps. Il perdait au fil du sort des brides de son humanité, s’enfonçant dans la noirceur des ténèbres. Au bout d’une longue minute, il stoppa son sort. Le regard larmoyant d’Esther se posa dans le sien, défiant. “Rien.” lâcha-t-elle sachant très bien ou cela allait mener. Le mangemort appliqua la sentence. Cette fois ci, il redoubla de violence et de haine. Elle parlerait ! Il ne rentrerait pas sans rien. Le doloris dura quelques longues minutes, il savait qu’il ne fallait pas dépasser un certain temps sinon elle risquait de devenir folle et donc inexploitable. Le calme retomba dans la maison sombre et le mangemort s’agenouilla près d’elle. “Parle moi de Develyn !” Elle avait eu raison de se méfier. Son ami avait trop d’ennemis, et elle en avait un devant elle. “Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?” bafouilla-t-elle le yeux rouge. “Te fout pas de moi ! Develyn a un programme utopique, n’importe qui pourrait y adhérer. Dans quel camp est-il ?” Il pointait toujours sa baguette sur elle, comme une menace constante. “Aucun … Il n’a jamais vraiment fait de politique avant …” Elle était pétrifié mais Timeus sentait qu’elle disait vrai. “Alors quoi ?” cria-t-il. “Il gardait la cellule de Tom Jedusor … il… il a été marqué pas l’attaque… je... je ne sais pas pourquoi. Après beaucoup de choses avaient changé. Il est devenu plus froid avec moi, parfois même violent avec sa famille. Je ne comprend pas. C’est à ce moment là qu’il a voulu se présenter au élections. C’est un ami, je l’ai suivis.” Elle parlait le regard dans le vide, Timeus avait réussi à la soumettre, son esprit était sien. La torture finissait toujours par aboutir. Alors qu’elle marquait une pause, le mangemort repris. “Je sais très bien tout ça ! D'où sortent donc ses engagements de campagne ?” Le regard de la femme se posa sur la baguette du mangemort pointée sur elle. Mécaniquement, de peur, elle repris sans oser poser un oeil sur son agresseur. “Je pense qu’il ne pourra pas tenir ses engagements. Ils sont trop vastes, trop diffus. C’est un novice en politique, mon rôle était de le cadrer mais il ne m’écoute pas. Pourtant il connait tellement de chose … On pourrait le penser politicien depuis des années mais ce n’est pas le cas. Même moi je ne comprend pas tout … Et puis des fois … des fois …” Elle s’arrêta. Elle savait qu’elle allait en dire trop. Trop tard pour Timeus. “Des fois quoi ?” dit-il en haussant la voie. “Rien.” lâcha-t-elle alors qu’elle savait qu’elle aurait du inventer un mensonge plutôt que de réfuter. La douleur engourdissait ses membres mais aussi son esprit. Le mangemort ne fut pas patient. “Endorloris” cria-t-il alors que le sort quittait déjà sa baguette. Les cris de douleur reprirent dans la maison vide ….

Il existe trois moyens de faire parler quelqu’un. Le premier moyen est la manipulation. Notamment en passant pas la sympathie. L’alcool peut aider aussi. Lorsque l’on est un homme de confiance, la personne peut se mettre à tout déballer, sans se douter de la moindre supercherie. Le second moyen est la menace. La peur de perdre un être cher délie toutes les langues. Il suffit de trouver le bon moyen de rendre la menace crédible. L’otage est une bonne solution mais parfois, une bonne esbroufe passe aussi. La troisième est la douleur. Timeus s’en était fait une spécialité. En même temps, il avait été à bonne école …

La lumière cessa d’illuminer cette nuit noire. Le cris ne se stoppèrent pas de suite. Timeus avait subi une ou deux fois le sortilège de doloris et il savait qu’une telle douleur ne s’arrêtait pas d’un seul coup. Le corps restait engourdi pendant un instant et les pics de douleur semblaient encore présent. Il faut avouer que le cerveau humain avait du mal à se remettre de cet état. Le mangemort se pencha à nouveau sur sa victime. “Des fois quoi ?” répéta-t-il froidement. Elle pleurait. Cette femme si forte, politicienne, une sorcière de renom, pleurait. Timeus ressentait une extase qu’une infime partie de la population, ce moment ou provoquer la douleur de l’autre procure le bien-être de soi-même. Un sentiment malsain et dévastateur. Faire abstraction du moindre signe d’humanité et de pitié. N'être plus personne. Juste un bourreau. “Des fois quoi ?” Elle échappa un nouveau sanglot en marmonnant quelque chose entre ses dents serrées de douleur et de peur. “Des fois quoi ?” répéta-t-il une fois de plus, de plus en plus impatient. Elle explosa en sanglot. “Je vous en prie ! J’ai un mari et deux enfants ! Le plus jeune est encore à Poudlard ! Nous sommes une famille respectable ! Je n’ai jamais rien fait de mal ! Je vous en prie …” Le mangemort ne trouva rien de mieux que d’éclater de rire. Cela n’avait rien de drôle. Absolument rien. Cependant, il n’allait pas la lamenter. Réaction basique. Aucune humanité. Son expression s’arrêta nette. “Réponds et on verra ce que je ferais de ta misérable vie.” Sa voie était menaçante comme jamais. De peur elle se lança. “Il est bizarre par rapport à avant. Je l’ai surpris entrain de parler tout seul ! Je sens qu’il va mal. Sa famille a peur de lui. Il est devenu violent. Il tient des propos incohérents.” Cela commençait à devenir intéréssant … Il allait creuser. “Quels genres de propos ?” A cette question elle trembla. “Il parle des sang-pur, des né-moldus, de la puissance de la magie, de … des forces … de la …” Incapable de finir ses phrases et de former ses idées, elle s’écroula sous son propre poids. Timeus soupira. Déjà … Il se baissa près d’elle. Elle avait du mal à respirer. Une seconde … deux secondes … trois secondes … Timeus l’attrapa par le cou et la releva en la plaquant violemment contre le mur. Mains nues, il enfonça ses ongles dans sa chair sentant la peau de la jeune femme se percer sous ses doigts. Elle étouffa un cri de douleur. Le masque du mangemort se disloqua laissant au grand jour son visage d’ange aux traits déformés par la haine. A ce moment là, elle comprit. Elle ne quitterait pas sa maison en vie, elle ne reverrait pas ses enfants, elle n’embrassera plus son mari, elle ne verrait plus jamais ses amis, elle ne s’endormira plus dans ce village, elle ne verra jamais la victoire de son plus proche collaborateur. S’en était fini. Dans un léger murmure elle lâcha “comme vous…” avant de fermer les yeux de peur.

Timeus se releva. Aucun bruit ne se dégageait de l’extérieur. Ses yeux rouges semblaient avoir versés des larmes toute une nuit mais il n’en était rien. La haine le rongeait. Cette femme n’était plus rien. Un animal blessé. Une épine dans son pied. Il pointa sa baguette sur elle. Sans trembler, sans sourciller … “Avada Kedavra.” Elle s'effondra. Raide. Morte. Arrachant au passage une partie de l’humanité de son bourreau comme pour laisser une trace à vie. Gladiateur en costard.

Alors, sans bruit, il poussa la porte de la maison. Toujorus à visage découvert. Le froid ne l’envahi même pas tellement son corps était vide de sentiments et de ressenti. La lune était déjà haute et la campagne ne dégageait aucun bruit. Il y avait une dernière chose à accomplir. Il leva sa baguette vers le ciel comme pour remercier celui qui, jadis, l’a pris dans sa famille. En un mot, un éclair fendit l’air et illumina le ciel. Une tête de mort apparue comme une ombre lumineuse rayonnante dans la nuit avec, en signe distinctif, un serpent vert en guise de langue. Il y eu un craquement et le mangemort disparu.