Sujet: Allons-nous enfin en parler ? • Ezekiel Mer 14 Jan 2015 - 18:32
Allons-nous enfin en parler ?
janvier 1981 – Manoir Wityner
Depuis maintenant deux ans, je détestais le mois de janvier. Il était synonyme de tellement de douleur et de tristesse que j’essayais par tous les moyens de me changer les idées et de fuir la maison. Mais ce matin en me levant, je sentis une tristesse immense s’abattre sur moi. Ce n’était pas n’importe quel jour et malheureusement je ne pouvais pas retourner me coucher pour passer directement au lendemain. Restant dans ma robe de chambre, je me suis approchée de la fenêtre. Encore et toujours de la neige. Certes s’était beau, mais ça ne suffit pas à me donner le sourire. On frappa à la porte. S’était faible, discret. « Quoi ? » Mon ton était sec. Je n’étais pourtant jamais sèche et froide avec les elfes de maison. Il m’apprit que le petit déjeuner était pret, mais je n’en voulais pas.
J’ai fini par choisir une robe aux couleurs foncées. J’ai attaché mes cheveux en un chignon serré et j’ai quitté ma chambre après une rapide toilette. Au lieu de descendre les escaliers, j’ai traversé le couloir et je me suis arrêtée devant une porte. J’ai posé ma main sur la poignée. Oserais-je jamais remettre les pieds dans cette pièce ? J’inspirais profondément. Peut-être qu’avec un peu de courage j’y arriverais. J’ai ouvert la porte et je me suis figée. La pièce était toujours tel quel, prête à attendre un enfant qui ne viendra probablement jamais. Je me suis détournée de la chambre et à l’aide de la magie ai fait claquer la porte. J’ai dévalé les escaliers, attrapé ma cape au vol, enfiler mes bottines et je suis sortie. « Blanche, attendez. » Mon garde du corps. Encore lui. Je me suis retournée, je l’ai foudroyé du regard. « Je vous accompagne. » J’ai dégainé ma baguette et je l’ai stupefixé. « Je suis désolée, mais pas aujourd’hui. » Sans un mot de plus, je suis partie.
Je ne suis rentrée qu’en fin de journée. Je n’avais rien mangé de la journée. J’avais erré ici et là, cherchant à m’occuper. Et surtout, j’ai été intime avec un comptoir de bar. Moi qui ne buvais jamais…bon d’accord, pas souvent, j’avais un peu trop bu et je sentais que demain ma tête allait me bouder. Mais je devais rentrer. J’ai poussé la porte de la maison et je fus accueillie par un petit elfe de maison totalement paniqué. « Oh maîtresse, vous êtes là, le maître est furieux. » Je ris. « Ça lui fera les pieds. » Il me regarda choqué. « Vous avez bu maîtresse ? » Je hochais la tête, mauvaise idée, ça commença à tourner. « Peut-être un peu trop. » Il gémit. « Allez-vous changer et vous rafraîchir, le repas va être servis. » Il me donnait des ordres ou je rêvais ? Je grognais, mais suivis tout de même ses indications.
Je choisis de me rafraîchir le visage, ce qui eut le mérite de me faire redescendre un peu sur terre. Mais qui n’ôtait pas le tambourinement. J’ai remplacé ma robe par un jeans et un pull à col roulé noir, bref, tout ce qu’il y avait de plus moldu et qui énervait prodigieusement mon mari. J’ai fini par redescendre et je suis allée dans la salle à manger. Il était déjà là. En même temps qu’avait-il bien pu faire de sa journée ? Travailler, boire, fulminer contre moi, passer ses nerfs sur le pauvre Yvan, hurler après les elfes de maison ? Bref, pas de larmes et de tristesses j’imaginais. « Bonsoir. » Je croisais son regard et vis qu’il n’était pas dans de bonnes dispositions. Bien, nous passerions probablement le repas en silence. Voilà qui me ferait des vacances. Je me suis assise, en face de lui. La table était longue, mais nous mangions généralement sur un bout, l’un en face de l’autre. Ce qui n’empêchait pas la discussion, s’il y en avait, mais ne nous isolait pas totalement non plus. J’attendis que les elfes amènent le repas. Je ne le regardais pas, préférant contempler la flamme des bougies.
Dernière édition par Ellésianna-B. Wityner le Sam 24 Jan 2015 - 22:55, édité 1 fois
Sujet: Re: Allons-nous enfin en parler ? • Ezekiel Sam 24 Jan 2015 - 22:53
Depuis deux ans, il s’efforçait de ne pas y penser. Inconsciemment, il comptait les jours. Un, deux… Mais il niait les compter. Il niait l’angoisse qui s’emparait de lui alors les jours le rapprochait d’un anniversaire morbide. C’était probablement mieux ainsi, de fuir. Fuir pour ne pas être atteint. Fuir pour ne pas souffrir… Ou pour ne pas avoir l’air faible. Est-ce qu’il était lâche ? Probablement un peu… Ce n’était pas de la fierté, mais une pudeur inavouable, une souffrance honteuse. Il avait tué. Une seule fois dans sa vie, il avait prit la vie. La vie d’une chose qu’il avait conçu, qui avait grandit dans le sein d’une femme qu’il aimait. Parce qu’il l’aimait, oui. Pas de la meilleur façon qu’il soit. Pas en douceur, pas comme un mari. Or, il l’aimait.
Ils n’en parlaient plus et n’en avait jamais reparlé. Il n’était pas sûre qu’il en reparlerait un jour. Peut-être qu’après tout, il ne valait mieux pas. Pourtant, un lourde douleur pesait en ce jour funeste. La culpabilité. Elle avait fondu sur lui, s’était insinuée au plus profond de lui. Elle cinglait ses pensées, ses actes. Deux ans, c’était déjà trop… Qu’adviendrait-il des années à venir ? Qu’adviendrait-il de cette culpabilité qui, jour après jour, devenait un peu plus présente.
Chaque matin, alors qu’il passait devant cette chambre qu’ils avaient préparés tout les deux. Il se souvenait des mains impatiente qui parcourait son ventre rond… Il se souvenait d’Ellésianna lorsqu’elle évoquait le bébé. Quelle sera la couleur de ses yeux ? La tienne ou la notre ou celle de ses grands parents ? Il revoyait, avec douleur, la couleur des murs… De l’envie excitante d’être père. Il ne versait pas de larme… Il refusait de se souvenir d’avoir versé une seule larme en ayant tué son enfant.
Cette douleur lancinante durait depuis trop longtemps déjà. Et aujourd’hui… Une année de plus commençait, dans un silence pesant. Pas de larme, pas de regret prononcé. Une amertume silencieuse qui planait depuis trop longtemps déjà. Ezekiel était partie au magasin, comme chaque matin. Et comme chaque année, en ce jour, l’ambiance était au deuil, mais seul lui le savait. Le patron criait, se renfermait, était près à mordre comme un animal blessé et la journée suivait son cour en espérant que cela passerait. Pourtant à la mi-journée, on lui annonça qu’on avait retrouvé le garde du corps d’Ellésianna stupéfixé sur le pallier. Une fureur absurde avait fait éclaté Wityner dans la fabrique, fait pleurer deux vendeuses et un de ses hommes avaient préféré s’éclipser pour éviter la fureur dévastatrice du fabriquant de baguette. Personne ne le comprenait, n’est-ce pas ? Personne ne pouvait le comprendre… Il s’en persuadait. Il préférait probablement être seul… Face à ses erreurs et à sa douleur. Il ne la partageait même pas sa femme. Pas plus avec son entourage. La douleur n’était jamais sortie. Elle brûlait en lui… Et brûlerait alors qu’il se terrerait dans le silence.
Le soir tombait déjà. Ellésianna n’était pas rentrée. Il avait horreur de ses absences. Un peur muette de sa perte… L’amour n’était pas ce qui était supposé les lier, mais c’était plus qu’un nom qui les unissait. Ezekiel n’avait pourtant jamais été tendre avec elle, mais il ne la laisserait partir pour rien au monde. Il attendait, dans la salle à manger. Il s’était empêché de faire les cents pas. Il ne devait rien lui laisser paraître… ne rien lui montrer. Elle ne devait pas savoir. Non… ? Il attendait, poing liés sous le menton, le regard furieusement posés sur la fenêtre. Il l’avait entendu… Entendu et attendu, mais ça ne se verrait pas. Sa jambe battait furieusement le sol, mais rien ne se verrait… pensait-il. « Bonsoir. » Il ne répondit pas. Pas tout de suite. Quoi répondre… Son regard restait fixé sur le mur. Dur et froid… Profond pourtant. D’une tristesse abyssal que rien ne pourrait comblé. Les elfes s’affairaient, mais il ne leur parlait pas. Il n’en avait pas la force. D’un ton monocorde, il lâcha sans la regarder, comme si ça ne s’adressait pas directement à elle « Ou étiez-vous ? » Ezekiel restait fixe. Il n’avait pas bougé… à peine articulé les lèvres si bien que ses mots avaient été hargneux. Il attendit quelque seconde pour tourner les yeux… L’observer était trop dur aujourd’hui. Il se redressa, prit la coupe de vin mais la laissa en suspend, sans même y tremper ses lèvres. « Vous avez mauvaise mine…. » Sa voix râpait sa gorge. Pourquoi étais-ce si dur de lui parler. Pourquoi ne pas faire comme d’ordinaire ? Crier… Crier, boire et oublier…
Sujet: Re: Allons-nous enfin en parler ? • Ezekiel Dim 25 Jan 2015 - 13:47
Je me demandais bien comment les choses allaient ce passer ce soir, mais je n’avais malheureusement ni le don de voyance, ni celui de legilimens, alors autant dire que je n’en savais fichtrement rien. Depuis que je l’avais simplement salué une sorte de silence pesant stagnait entre nous. Rompu que par un léger bruit de vaisselle et le pas des elfes de maison. Les bougies étaient belles, blanches, droites, fières et elles ne laissaient pas encore couler de cire le long du chandelier. Elles étaient nobles, comme j’essayais de l’être.
Quelques mots prononcés de façon hargneuse me tirèrent de ma rêverie. « Ou étiez-vous ? » J’avais envie de lui rire au nez. Cela ne le regardait en aucune sorte. Et de toute manière qu’il le sache, ou non, ne changerait en rien la journée que nous venions de passer et encore moins ce qui allait se passer par la suite…quoi qu’il était probable que je me trompais. S’il savait que j’avais fini les fonds de bouteille, il était probable que j’aurais droit à une séance de crise de nerfs ou quelque chose qui s’y rapportait. Mais bon, de la part de l’homme qui boit sans raison et plus que de raison, je pense que je n’avais pas de conseil à recevoir. Aussi ai-je décidé de ne tout simplement pas lui répondre.
Redressant la tête, je fis tout de même l’effort de le regarder avec dégoût. C’est ainsi que je me suis rendue compte qu’il ne me regardait pas, il en était incapable. Voilà quelque chose d’original pour une fois. Il finit par poser les yeux sur moi, coupe de vin à la main. Je fis de même, mais contrairement à lui, je trempais les lèvres dans ce breuvage couleur sang. « Vous avez mauvaise mine…. » Je manquais m’étoffer. J’ai reposé mon verre et toussotais pour tenter de faire passer le liquide qui s’était trompé de chemin.
Cette fois-ci, je l’ai regardé avec colère. « En un jour comme aujourd’hui, cela vous étonne-t-il ? » peut-être bien que oui, qui sait…il ne se rappelait sans doute de rien. Trop ivre pour contrôler ses gestes, il était possible que cela lui ait également effacé la mémoire. Dire que nous avions été proches, si proche que je m’étais éprise de lui malgré notre mariage forcé et que nous avions planifié des choses ensemble. Voilà où nous en étions à présent. Nulle part. Retour au point de départ, lorsque nous n’étions que des étrangers l’un pour l’autre, lorsqu’il m’avait forcé à quitter ma famille, mon métier, mes amis, qu’il m’avait imposé un garde du corps et que j’avais dû changer ma façon de vivre. « Et vous ? Le train-train quotidien j’imagine ? » J’insistais volontairement sur le fait qu’il n’en avait rien à faire. J’en étais tellement certaine.
L’un des elfes prit la parole. « Le repas de madame et monsieur est servis. » Que s’était pathétique leur façon de faire, de nous servir, de vivre. Ça ne tiendrait qu’à moi, ils seraient libres et nous mangerions des plats surgelés. Détournant le regard de mon mari et des elfes, je choisis de remplir mon assiette. Au moins le ventre plein, peut-être que ma tête sera moins douloureuse. Une fois que j’estimais avoir terminé, je levais mon verre dans la direction de mon époux. Je vous souhaite un bon repas, puisse la viande vous étouffer. Ça…c’est ce que j’aurais bien voulu lui dire. Mais ce n’était pas correct, même si je le détestais. « Bon appétit et vivement que cette journée se termine. » Sans plus de parole, j’ai porté la coupe à mes lèvres.
Sujet: Re: Allons-nous enfin en parler ? • Ezekiel Ven 6 Fév 2015 - 21:11
Rester dur. Impassible. Ne pas laisser tomber les barrières. Il ne fallait avoir l’air de rien… Ne pas s’ébranler, ne pas pleurer. Il ne fallait pas y penser… mais le jour était arrivé. Le jour présent.
Le mur qu’il s’était construit s’ébranlait. Oui, de jour en jour, d’année en année et maintenant, de minute en minute. Un mur de glace, impossible à franchir, indémolissable. Il le croyait opaque, à tout épreuve, mais à cet instant, il le savait fragile. Aussi fragile qu’une feuille. Un seul souffle le faisait trembler et il aurait suffit d’une caresse pour le faire tomber. L’éclater, le disperser.
« En un jour comme aujourd’hui, cela vous étonne-t-il ? » Fermement, il clôt ses yeux. Il espère que lorsqu’il les réouvrira, tout ça ne serait jamais arrivé. Lorsqu’il les rouvrirait, tout irait bien… Le geste est imperceptible, trop court pour qu’on le remarque, mais il le ressent. Il sent la prière muette qu’il adresse à Merlin… Pourvu que tout cela ne soit jamais arrivé. « Et vous ? le train-train quotidien, j’imagine ? » « Je viens de vous demander où fous étiez… » Sa voix grince, comme un loup dont la colère gronde. Comme un animal blessé qui monte ses derniers remparts pour se protéger. « Si je ne m’en inquiétais pas, je n’aurais pas pris la peine de vous poser la question. Vous êtes sotte ou naïve ? »
Ses gestes deviennent saccadés, nerveux. Il prend d’un geste maladroit sa fourchette… Elle lui échappe des mains. Ses doigts tremblent, mais il continue à nier. Rien ne doit se voir, rien… Il déglutit un passe une main sur son visage. Elle se sert, mais elle sera la seule. Il n’a pas faim… Pas le moins du monde. La gorge nouée, le ventre vide. « Bon appétit et vivement que cette journée se termine. » « Arrêtez de parler d’aujourd’hui ! » Elle n’en avait parlé qu’à deux reprises… Elle avait mentionné le jour anodinement. Elle parlait de ce jour dans la banalité, mais le mur tremblait.
Il précipitait sans le vouloir ses protections dans les ravins. Il se retranchait au pied du mur et bientôt, il serait à nu… Il se leva, brusquement, sa chaise s’abattant en arrière, sur le sol. « Allez-y ! Demandez-le-moi ! Ca vous brûle les lèvres, c’est ça ?! »
Il croisa les bras… d’une étrange façon. Avec fermeté, dissimulant ses poings, les coinçant pour que jamais ils ne s’échappent… Pour qu’ils n’atteignent jamais Ellésianna. Plus jamais.
Sujet: Re: Allons-nous enfin en parler ? • Ezekiel Ven 20 Fév 2015 - 15:39
J’essayais de rester noble, solide et surtout de faire bonne figure devant mon mari. Avec le temps, j’avais appris que si je souhaitais qu’il me respecte, je devais être une femme forte. J’étais tellement forte que nous faisions chambre à part. Après tout, il ne m’avait plus touchée depuis deux ans, si ce n’est pour les sorties mondaines, ou il était bien obligé de prendre mon bras pour se déplacer. Je me tenais très droite, j’étais même raide sur ma chaise. Le vin n’avait pas de goût dans ma bouche et je doutais qu’il en aille autrement pour la nourriture.
J’avais essayer de changer la discussion, de ne pas lui dire ce que j’avais fais, mais il insistait. En dernier signe de rébellion, je me suis tue. Si l’envie m’en prenais, je lui en parlerais peut-être plus tard. Mais il était vrai qu’étant donné qu’Yvann avait été coincé au manoir, il n’avait pas pu avoir un rapport complet de ma journée. « Si je ne m’en inquiétais pas, je n’aurais pas pris la peine de vous poser la question. Vous êtes sotte ou naïve ? » Une fois encore, je ne répondis pas. Ses propos me blessaient, mais s’était probablement ce qu’ils devaient faire. Mon regard le quitta pour s’installer sur les bougies. Je savais que j’étais fragile aujourd’hui, j’espérais simplement que je ne craquerais pas...plus...enfin pas devant lui.
Le bruit de sa fourchette qui tombe me fait ramener les yeux sur lui. Mais que se passait-il donc ? Était-il souffrant ? Rien qu’en pensant à cela, je me suis mise à m’inquiéter pour lui. Il devint presque violent dans ses propos lorsqu’il me somma d’arrêter de parler d’aujourd’hui. Peut-être avait-il un cœur finalement.
Cependant, je ne vis clairement pas venir la suite. Il se leva de sa chaise, celle-ci tomba avec fracas. Un elfe accourut et moi j’avais sursauté, renversant du vin sur la jolie nappe blanche. « Allez-y ! Demandez-le-moi ! Ca vous brûle les lèvres, c’est ça ?! » Il croisa les bras. Sa position était étrange, son ton également. Je le sentais énervé et cela me surprenait, alors que pourtant j’aurais du m’y attendre.
Restant assise, je l’ai regardé longuement. Cherchant quoi dire et surtout comment dire les choses. « Puisque vous proposez de discuter, j’accepte votre demande, mais ça ne me brûle pas les lèvres étant donné que j’ai attendu deux ans. » Mon ton était calme, mais ma voix ferme. Je devais faire attention et ne surtout pas me laisser emporter par ce que j’allais dire. « Avez-vous une once de regret pour ce qui s’est passé il y a deux ans ? Sa disparition vous affecte-t-elle seulement étant donné que vous ne dites jamais rien ? » Je ne savais pas trop où je me situais entre la colère et la tristesse. Quoi qu’il en soit, je me battais fermement avec moi-même afin que ma voix ne tremble pas. « Mais que s’était-il donc passé ? Qu’avais-je fais pour que vous me frappiez ainsi ? Pour que nous perdions tout ? Parce que soyons honnête, à par notre enfant, nous nous sommes également perdu tous les deux, est-ce que je me trompe ? » Mon verre était toujours dans la main, mais je n’y faisais plus attention. Sans m’en rendre compte, j’avais incliné le poignet et le reste de la boissons s’écoulait sur la table. « Puisque vous le demandiez, je suis sortie pour me changer les idées, pour essayer d’oublier. Et j’ai écumé tous les pub possible, je suis rentrée soul, mais vous n’en saviez rien, vous n’étiez pas là pour m’accueillir. Vous n’étiez pas là pour me réconforter. Je suis enfermée dans cette maison et je passe tous les jours dans ses mêmes escaliers ou tout a fini, je passe tous les jours devant cette chambre qui m’enfonce toujours un peu plus dans le désespoir. » Malheureusement, je n’avais pas vraiment pu me retenir et quelques larmes en ont profiter pour s’écouler de mes yeux. « Aviez-vous seulement remarqué la peine que j’avais alors que vous vous enfermiez dans votre travail et l’alcool ? Aviez-vous seulement compris que j’étais en dépression avant de voir la note du mage ? » J’en doutais. Je doutais de tout cela. Depuis deux ans, tout ce qu’il m’avait montré s’était qu’il ne possédait pas de sentiment ni de tendresse. Et maintenant, j’avais enfin l’opportunité de lui ouvrir mon cœur. Seulement, il était encore un peu tôt pour le vider entièrement.