Sujet: Les repas de famille consistent à se manger entre parents. ¬ Rhys & Benedict Lun 9 Fév 2015 - 12:28
Forêt de Septenaigue, sous-sol d'une vieille maison.
« Et vous comptez me garder longtemps, jeune homme ? » La femme l'observait, dignement assise sur une chaise à dossier droit, les jambes croisées. Un bureau séparait la femme d'âge mûr enrobée d'une robe rouge sombre, et son ravisseur. « Parce qu'il fait un peu froid ici. » Oh diantre, voilà qu'il faisait un peu froid maintenant. En moins d'une demi-heure, elle avait déjà fourni un nombre incroyable de requêtes qui laissaient planer le doute sur sa condition d'otage. Enfin otage restait un grand mot. Disons qu'elle était… Son accès direct vers une somme confortable. « D'ailleurs, vous me dites vaguement quelque chose, nous nous sommes déjà rencontrés ? » « Silence, j'écris à votre fils. » Quand Ely, sa petite elfe de maison, lui avait soumis l'idée du kidnapping, le petit mangemort avait été vaguement sceptique. Qui paierait pour récupérer ses parents ? Un parent, ça ne servait pas vraiment, ça… existait, c'est tout. L'argent, au contraire, permettait d'exister, de vivre – sinon confortablement, au moins sans mourir de froid dans la nuit. Mais Ely avait insisté, mettant en valeur l'attachement affectif que le garçon aurait pour sa mère, qu'il souhaiterait la récupérer, blablabla. « Mon fils ne dilapidera jamais la fortune familiale pour me récupérer, vous savez ? Vous devriez... » « Taisez-vous. » Elle le foudroya du regard, pourtant ils savaient tous deux qu'elle mentait. Elle se tenait fière devant lui, le regardant avec dédain, mais elle n'arrêtait pas de se frotter les mains. « Comme vous voudrez mon garçon, mais j'ai vu votre visage. » « Oh, ça... » Benedict agita vaguement la main dans sa direction et apposa le point final sur le petit bout de parchemin. « Ely. » Dans un craquement, une minuscule elfe de maison se matérialisa et attrapa la lettre. Elle disparut. « Vous êtes méprisable. » Le poète haussa les épaules. « Juste désespéré. » Sa colocataire disparue, l'appartement miteux devenait trop cher. Et encore, il s'agissait d'un véritable taudis. La femme se pecha en avant au-dessus de la table, croisant ses longs doigts vernis. « Vous ne savez pas ce que vous faites. » « Parce que vous oui ? » Non, elle ne savait pas ce qu'elle faisait, ni même à qui elle avait affaire. Oh, pas à lui. Benedict Weasley était un garçon sage, quoi que dépourvu de scrupules. La plus désespérée dans l'histoire, c'était Ely. Elle savait que sa vie se terminerait bientôt, qu'elle allait quitter ce monde pour un autre, et l'idée de laisser son garçon dans cet univers impitoyable… Elle n'en dormait plus la nuit. Pourtant d'habitude, c'était elle qui modérait les ardeurs de son protégé, pas l'inverse. « Et ça ne vous fait rien de retenir captive une pauvre femme comme moi ? » « Non. » « Oh. » « Vous êtes ma tante, d'ailleurs. C'est bien, ce sont des retrouvailles familiales. » La remarque était tellement inattendue qu'elle réduisit la femme au silence. « Comment ça ? » « Eh bien ma chère mère est une Peverell, elle aussi. » « Mais qui êtes-vous enfin ! »
Les heures passaient, et ils restaient tranquillement assis au fond de la cave de cette petite maison glaciale. Madame Peverell avait bien tenté de poser d'autres questions, puis de l'amadouer en l'ayant par les sentiments. « On ne fait pas de mal à sa famille, enfin. » Puis de lui faire honte. « Les sorciers avec un sang aussi pur que le vôtre ne devraient pas se comporter de cette manière ; Relâchez-moi et j'oublierai tout cela. » Le seul point noir dans l'histoire, c'est que Benedict n'avait jamais honte, mais cette brave dame ne pouvait pas le savoir. Enfin, une latte de plancher grinça au-dessus de leur tête. « Ah, c'est sans doute votre fils. Ely est sans doute aller l'accueillir. » Les mains dans les poches, il quitta son siège.
Sujet: Re: Les repas de famille consistent à se manger entre parents. ¬ Rhys & Benedict Lun 9 Fév 2015 - 22:21
Les repas de famille consistent à se manger entre parents
Rhys & Benedict
- Tu te bouge là ?
Une tape sur l'épaule et Rhys ouvrit les yeux. Oh non, ce n'était pas s amère qui venait le réveiller, pas comme ça. Le premier visage qu'il vit donc fût celui du diable. Enfin du diable, du diable pour Rhys du moins. Le diable avait un prénom doux, qui pouvait même faire rire parfois. Le diable était habillé de manière chic, il avait un chignon et un vilain sourire sur le visage. Poppy.
- Elle est où maman ? - J'en sais rien, qu'est ce que tu veux que ça me fasse à moi ? Mère est assez grande pour faire ce qu'elle veut. - Mais... - Mais bon sang, bouge toi Rhys, on a un déjeuné de famille, mon mari devrait arriver dans, je dirais, une heure ?
Il se leva d'un bond et attrapa une chemise qui traînait par là. Ce. N'était. Pas. Normal. Bon, que l'autre gendre vienne, si, mais le fait que sa mère ne soit pas là, pas là pour le réveiller... Elle le réveillait toujours, et ce, depuis qu'il était bébé.
- Oh, et dort pas à moitié à poil aussi...
Poppy et sa... Et sa rien du tout en fait, elle trouvait toujours des choses à dire, sur tout et n'importe quoi. Il lui balança une paire de chaussures qui traînait par là, qu'elle esquiva avant de disparaître. Il soupira et s'habilla à la va vite. Elle était toujours d'humeur massacrante quand il venait manger ici. On se demandait pourquoi. Ne l'aimait-elle pas son mari adoré ? Beau comme il était ? Rien que d'y penser Rhys riait intérieurement. Il se calma vite, car il savait qu'un jour, un jour maudit, son tour viendrait. Il avait beau avoir l'appui de sa mère, tout les deux ne tiendraient pas éternellement. Elle ne se pointa pas du repas, son père lui fournit l'excuses d'une vie de femme d'affaire trop chargé. En vrai il n'y connaissait rien. Il n'en avait pas grand chose à faire. Il se leva en plein milieu du repas, sortant l'excuse du malaise, ce qui lui valu une nouvelle remarque tout à fait sympathique de la part de sa sœur. Et la lettre arriva. Il la lu, la roula en boule, la déchira et hurla un bon coup. On lui avait prit sa mère. Or, Rhys était bien la seul personne ici à l’aimait réellement.
- Maman à des problèmes, je vais l'aider. - Mon fils, revient à table. - Non, maman à des problèmes. - Ta mère peut se débrouiller seul enfin, soit un gentil garçon, et vient à... - NON ! - Et le vaillant cheliiier s'envola au secours de...
Elle se prit une serviette de table dans la figure et Rhys transplana sans rien dire de plus. Où était-il là ? Une chose était sûr, il aurait du prendre une veste. Tant pis. Il y avait sa mère en jeu. Alors il marcha, là où son instinct le guidait. Il fallait qu'il la retrouve, il ne pouvait pas la perde, pas sa mère, pas elle. Il l'aimait, elle était trop importante pour lui. Sans son ancre, il coulait. Il aperçus enfin une vieille maison. C'était sans doute là que le monstre y avait enfermé sa pauvre mère qui devait être morte de peur, et de froid. Ou... Pas. Elle était plutôt coriace.
- Y'a quelqu'un ?
Un elfe se pointa et Rhys leva les yeux au ciel. Des chaussettes jaunes. C'était une farce ou quoi ? Il pointa sa baguette vers la petite créature. Ah non, hors de question de blablater trente ans avec ça, il avait une mère à retrouver, lui. Un stupéfix vite fait bien fait et il attrapa l'elfe par sa salopette en jean.
- Maman ? - Rhys !
Vivante, elle était vivante. Ni une, ni deux, il fouilla la maison jusqu'à la cave où il tomba nez à nez avec un illustre inconnu, et sa mère, assise sur une chaise. Il déposa soigneusement l'elfe au sol – il était un spécialiste après tout, il avait tout simplement horreur de faire du mal aux créatures magiques – et la réanima.
- Mon chou, qu'est ce que tu fais ici ? Je pouvais me débrouiller seule ! - T'es qui toi ?
Il ignora sa mère trente secondes, le temps de se focaliser sur le type qui se tenait là. Non, il n'était pas dans son carnet d'adresse lui. D'où il sortait bon sang ? Et comment avait-il pu avoir sa mère ?
Sujet: Re: Les repas de famille consistent à se manger entre parents. ¬ Rhys & Benedict Mer 25 Fév 2015 - 21:54
Forêt de Septenaigue, sous-sol d'une vieille maison.
Benedict n'avait jamais vu le fils de madame Peverell, mais il avait pris au moins le soin de se renseigner sur son prénom avant. (On ne savait jamais, certaines personnes se sentaient mieux lorsque l'interlocuteur employait le prénom, simple petit tas de lettres mais au pouvoir incroyablement rassurant.) Pourtant, quand le dénommé Rhys entra, le petit mangemort sursauta en avisant le corps inanimé d'Ely. « Qu'est-ce que tu as fait à cette elfe de maison ? » Les mots tombèrent dans la pièce, glacials. Benedict n'était pas le type de personne à s'exprimer froidement, de façon hautaine. Ennuyée sans aucun doute, mais froide... Pourtant, en moins d'une minute, le jeune sang-pur avait réussi à toucher la seule chose qu'il aurait dû éviter. Le regard clair du poète s'assombrit imperceptiblement, il leva la main qui tenait sa baguette. « Endoloris. » Contre toute attente, ce n'est pas Rhys que le sortilège frappa mais sa mère. La bouche de madame Peverell s'ouvrit en un O parfait avant de se crisper. Pas de cri, pas de gémissement, elle chuta tout bonnement de sa chaise et heurta le sol dans un gémissement. « Mais enfin, monsieur Benedict, ça ne va pas bien ? » Tout comme Rhys Peverell avait ignoré sa mère, Benedict n'accorda pas un seul regard à la minuscule elfe de maison ridée comme une pomme. « Bref, as-tu l'argent ? » Parce que c'était la seule chose qui comptait, au final : l'argent. Les trucs précieux qui permettaient de vivre tranquillement sans attirer l'attention de personne. Ceux qui avait de quoi monnayer n'importe quoi étaient puissants, n'avaient pas d'ennuis... Et étaient infiniment plus précieux aux yeux du Seigneur des Ténèbres. Quand Benedict avait dit cela à Ely, la petite elfe l'avait regardé en ouvrant de grands yeux, clairement perturbée par des telles paroles. « Cela ne vous ressemble pas le moins du monde, monsieur Benedict ! Et vos poèmes, vos aventures alors ! » Chaque chose en son temps, qu'il lui avait dit, mais elle n'en avait pas cru un mot.
D'ailleurs, profondément choquée par le sortilège lancée sur madame Peverell, elle s'élança sur le garçon, Rhys, et s'inclina à ses pieds. « Je m'excuse au nom de monsieur Benedict, les temps sont durs. Donnez l'argent et votre mère vous sera rendue sans plus de... de dégâts. » Elle balança un regard mauvais à son protégé, le défiant de dire quoi que ce soit, mais Benedict l'écarta du bout du pied. « On ne se prosterne pas aux pieds des gens. » On ne se prosterne plus était la formule plus exacte. Mais Ely était trop gentille – sinon, elle n'aurait jamais vécu en compagnie de Benedict durant toutes ces années – et le grognement fort peu élégant que poussa madame Peverell en se redressant lui fit monter les larmes aux yeux. « Excusez-nous pour le dérangement, madame, nous n'attendons que la somme requise pour vous libérer. » Elle faisait preuve d'une incroyable naïveté ce soir, à croire que les rôles s'étaient inversés.
Sujet: Re: Les repas de famille consistent à se manger entre parents. ¬ Rhys & Benedict Sam 7 Mar 2015 - 10:17
(désolé de pas avoir répondu hier soir, y'avait un bug de forumactif chez moi je pouvais plus rien poster...)
Les repas de famille consistent à se manger entre parents
Rhys & Benedict
Et Rhys regarda sa mère s'écraser au sol, comme dans un film au ralentit. Il avait osé lui jeter un sort, c'était pour quoi, pour le coup de l'elfe de tout à l'heure ? Comme à son habitude, Agatha Peverell avait su rester... Digne. Oh, elle aurait pu hurler, l'insulter et tout ce qui s'en suivait, ce qu'aurait fat sa fille, son mari par exemple... Mais elle était une de ses femmes qu'on pouvait qualifier de têtu, et étonnement forte malgré les apparences. Oh, il aurait pu lui balancer son poing à la figure, mais il n'était pas de nature très... violente. Il s’élança vers sa mère et la redressa, passa une main dans ses cheveux grisonnant. Son regard essayait de lui faire comprendre que tout allait bien, que ce n'était pas le rôle de son dernier enfant de s'occuper d'elle. Peut-être aussi avait-elle cru pendant un instant que celui qui se tiendrait à sa place serait son cher et tendre mari. Mari qui, dînait tranquillement avec sa fille adoré sans se douter de rien en cet instant très précis. Quand le petit elfe se jeta à ses pieds, il eut du mal à savoir comment réagir.
- Et bien je n'ai pas votre argent.
Sa mère esquissa un large sourire, sans doute parce qu'elle avait deviné tout cela. Il était prévisible à ses yeux. Elle savait toujours ce qu'il allait dire, faire, ou même ce qu'il venait à ce moment là, elle lui jeta donc un regard pleins d'avertissement. Ne joue pas avec le feu, il est complètement barge. Le Benedict en questionna avait en effet l'air de souffrir de quelque chose. Quoi donc ? Pourquoi ? Il n'en savait rien mais tout ce voyait sur son visage. Les paroles de la petite elfe de maison lui revinrent en tête. Des poèmes, ce type écrivait des poèmes. Il était sûrement en manque d'argent, logique, le métier ne devait pas lui rapporter des masses.
- Désolé mais c'est vrai, vous allez devoir nous laisser partir. Si vous voulez de l'argent, faut vous en prendre à quelqu'un d'autre.
Qu'il aille donc taper chez les Black, il étaient plein au as. Bon, sa famille aussi,mais dans l'absolu, il l'était moins. Ou alors, il n'avait qu'à... Il baissa le regarda vers sa mère qui comprit immédiatement. Non, lui fit-elle de la tête. Il interrogat d'un mouvement de sourcils ; pourquoi pas, après tout... Elle secoua une nouvelle la tête, visiblement il en était hors de question.
- Vous avez qu'à vous en prendre à ma sœur. Beaucoup plus de gens y tienne.
C'était triste à dire, mais vrai. Son père la voyait comme... Une pièce rare de collection de pierre précieuse. Son mari aussi, forcément, il en était accro, contrairement à elle. Ses beaux parents aussi avaient l'air de l'apprécier et Rhys se demandait chaque comment ces derniers faisaient. Lui, il en l'aimait pas. Et Agatha Peverell n'avait d'yeux que pour son fils. Quand à sa chère maman, son mari s'en remettrait facilement, peut-être pas quelques personnes, mais le seul qui en souffrirait vraiment était Rhys. Parce qu'elle était le centre de son univers et que s'il lui arrivait malheur tout s'écroulait autour de lui.
- Je vous jure, votre affaire sera beaucoup, beaucoup plus rentable.
Quelque part il devait se demander quel était ce type qui vendait sa sœur pour sauver sa mère. Le jeune homme était conscient que c'était parfaitement horrible, mais une fois Poppy avait essayé de le vendre contre un balai hors de prix. Le vendeur avait refusé, mais Rhys avait toujours gardé cet horrible souvenir, d'une seul qui avait tenté de troquer son pauvre frère comme homme à tout faire pour un balai volant. Se faire enlever lui ferait les pieds.