Sujet: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 2 Jan 2014 - 17:08
Finlay sortit des poches de son veston couleur beurre frais un sandwich au rôti de mouton écossais assaisonné au sel d’hippogriffe méditerranéen (non pas que l’animal en question produisait des sels par quelconque orifice, mais bien qu’une des races de la bête vivait dans un milieu où abondaient les marais salants). Sa grand-mère paternelle préparait ce simple mais succulent mets à merveille, et, de nos jours, chaque bouchée goûtait les après-midi ensoleillés passés dans le jardin de l’immense demeure familiale à poursuivre des gnomes. Finlay, en digne petit-fils, maîtrisait lui aussi ce repas (c’était bien l’un des seuls mets qu’il arrivait à préparer sans risquer une intoxication). Toutefois, ces informations sont totalement inintéressantes à la poursuite de l’histoire et il vaudrait mieux conclue immédiatement cet épisode culinaire. Mentionnons seulement un point important : le jeune tireur d’élite engloutit son sandwich en moins de temps qu’il n’en a fallu pour raconter cette dérive alimentaire. La raison de cet empressement, un évènement rare chez Finlay qui préférait de loin prendre son temps, quitte à en arriver en retard ? La brièveté de sa pause midi était à blâmer, pause durant laquelle il avait fixé rendez-vous à Zoé Peverell pour l’aider à s’améliorer dans ses sortilèges. Leur rencontre était le fruit d’un double hasard (quoique, pouvait-on alors parler de destin?) : Finlay avait sauvé deux fois la vie de la blondinette. Devant l’énorme talent de la Peverell à s’attirer toutes sortes d’ennuis, Finlay décida d’assumer son rôle de protecteur jusqu’au bout en lui proposant son aide, qu’elle s’empressa d’accepter. Elle faisait partie de la brigade magique des policiers et un petit plus à sa formation ne nuisait jamais. Après seulement quelques rencontres, sa progression était flagrante (mais Finlay se gardait bien de le lui dire; il ne voulait pas que sa tête enflât et qu’elle s’assît sur ses lauriers) et le tireur d’élite n’osait imaginer le niveau que sa protégée atteindrait d’ici un mois ou deux.
Comme à la coutume, ils se rencontrèrent dans une des salles d’entraînements que le ministère mettait à la disposition du corps policier; elles n’étaient jamais toutes utilisées en même temps. Leurs constitutions changeaient d’une pièce à l’autre et, aujourd’hui, Finlay et Zoé s’entraîneraient dans la plus petite salle. Trois murs matelassés ainsi qu’un mannequin, voilà tout ce qu’ils y retrouveraient.
Évidemment, malgré toute la rapidité usée par le jeune McBain dans son exercice de mastication, Zoé était déjà là lorsqu’il entra dans la salle. Il sourit et la salua chaudement.
« Pas de mésaventures, cette semaine ? » demanda-t-il, rieur. Il avait pris l’habitude de lui poser cette question, à la fois par intérêt et par moquerie, mais il n’y avait pas une once de méchanceté dans ses propos.
« Tu as bien pratiqué l’Immobulus depuis notre dernière rencontre ? Oh, d’ailleurs, t’as entendu parler de Richard Berthans, le policier haut-gradé, qui s’est sauvé la vie avec ce sortilège aux allures banales ? Mais enfin, montre-moi donc ce que tu sais en faire. Ah et j’ai pensé que … »
Finlay prétendait souvent que ces leçons particulières lui bouffaient du temps et de l’énergie, que Zoé ne s’améliorait pas assez, qu’elle n’avait donc rien appris à l’école !?, et lorsqu'il était vraiment d'humeur, il énumérait toutes sortes de possibilités du destin qui lui auraient épargné ces révisions de sorts dignes d’un cours de douze ans : des fois, Zoé aurait dû étudier en comptabilité; d’autres fois, il aurait dû la laisser par terre et appeler la police moldue qui aurait très bien gérer l’incident; ou il aurait dû se brûler la langue avec son thé le matin où la terrible idée de proposer ses services lui avait traversé sa petite tête creuse, ce qui l’aurait empêché de prononcer des mots fatals, et etc. et etc. Ses perspectives de passé se sophistiquaient de semaine en semaine. Toutefois, nul ne s’y méprenait : il débordait d’enthousiasme chaque fois. L’idée de répandre son savoir le réjouissant grandement et flattait son gros ego.
« … j’ai pensé qu’on pourrait voir le sortilège de Collaporta. Toujours bien utile pour enfermer des indésirables derrière une porte. Bon, notre salle aujourd’hui est un peu petite et n’a pas beaucoup de portes – j’en créerai. Est-ce un programme satisfaisait, blondinette ? »
Finlay demandait son opinion, mais comptait bien respecter l’ordre du jour qu’il avait prévu; fausse démocratie, quand tu nous tiens !
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Ven 10 Jan 2014 - 22:36
Collaporta !
Matinée vraiment charmante. Arrivée pile à l’heure, juste pas en retard, mais pas non plus en avance. Mais ça n’aurait changé rien. J’étais de rédaction de dossiers, assise à mon bureau…enfin un bureau de libre, plume et parchemin sur la table, je devais gratter le papier jusqu’à ce que tout soit terminé. Je n’aimais pas écrire, mais je devais reconnaître que ça permettait de me changer les idées. Et j’en avais bien besoin.
Quelque chose d’autre allait me changer les idées tout à l’heure et j’avais hâte d’être à la pause de midi. Enfin, la libération arriva. Sautant au bas de ma chaise, enfilant ma cape, croquant à pleine dent dans mon petit sandwich préparé à la va-vite ce matin, je me dirigeais vers la salle où nous avions rendez-vous. Pénétrant dans la salle, je la trouvais vide. Bien, j’étais en avance, tant mieux. Je fini mon petit repas, me débarrassais de mes affaires et avançais dans la salle, observant ce qui m’entourais. « Pas de mésaventures, cette semaine ? » Je me suis retournée d’un bloc. Oh, je n’avais pas à m’inquiéter, je savais à qui appartenait cette voix, mais je n’aimais pas me faire surprendre…sur le terrain se serait signer mon arrêt de mort. « Non, rien à signaler. » J’avais, sur les lèvres, un sourire sincère. Je lui devais beaucoup à cet homme. Finlay McBain, mon sauveur, l’homme à qui je devais la vie et celui qui m’aidait à…ne pas me faire tuer. Il me posait cette question à chaque fois que nous nous voyons. En même temps, douée comme je l’étais, il n’était pas étonnant que je me blesse entre deux entraînements. Il y avait vraiment du travail à faire sur ma santé, ma maladresse et ma poisse.
« Tu as bien pratiqué l’Immobulus depuis notre dernière rencontre ? Oh, d’ailleurs, t’as entendu parler de Richard Berthans, le policier haut-gradé, qui s’est sauvé la vie avec ce sortilège aux allures banales ? Mais enfin, montre-moi donc ce que tu sais en faire. Ah et j’ai pensé que … » Il parlait beaucoup, c’était chouette, on ne s’ennuyait pas avec lui, il n’y avait pas vraiment de blanc non plus dans les discussions et j’appréciais vraiment sa compagnie. Rien à redire, il savait me changer les idées et me tirer de ma morosité. Je n’avais même pas le temps d’en placer une parfois, mais ça ne me dérangeait absolument pas ! « … j’ai pensé qu’on pourrait voir le sortilège de Collaporta. Toujours bien utile pour enfermer des indésirables derrière une porte. Bon, notre salle aujourd’hui’hui est un peu petite et n’a pas beaucoup de portes – j’en créerai. Est-ce un programme satisfaisait, blondinette ? » Avais-je vraiment mon mot à dire ? Non. Mais de toute façon, il me convenait très bien. Et s’était lui l’expert, pas moi dans l’histoire. Alors je lui faisais confiance, totalement confiance. « Tout est parfais. Bien, si nous commencions ? »
Je me suis tournée vers la seule porte de la pièce actuellement. Je me suis concentrée, très légèrement. Après tout, c’était un simple sortilège basique, il ne devait pas me poser trop de problème. Restait à espérer que je ne passe pas toute la pause à le jeter. « Collaporta ! »
Le sort a-t-il fonctionné ? Oui / Non
Je me suis approchée pour tester si la porte était bien fermée…sait-on jamais si j’avais raté mon sort. J’ai tourné la poignée, m’attendant clairement à ce que la porte reste close. Mais elle s’est ouverte. « Mais que… ?! » J’étais scotchée. J’étais également déçue…comment pouvais-je rater ce sort ? « Je ne comprends pas…d’habitude j’y arrive toujours ! » Oui, je tentais de me justifier. Et je m’étais tournée vers lui. Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que j’allais avoir le droit à une leçon…à retenir.
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Ven 10 Jan 2014 - 23:16, édité 4 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Mer 22 Jan 2014 - 6:02
Zoé n’avait rien à rajouter, rien à rouspéter, rien à déclarer d’extraordinaire et cela convenait parfaitement à Finlay – gérer des problèmes supplémentaires leur aurait fait perdre du temps considérable et, dans le cas de la demoiselle Peverell, qui ne semblait pas douée pour éviter les ennuis. Une situation comme la sienne méritait ainsi une rapide prise en main afin de contourner le sort ultime, la fatalité terrible de la vie, la crainte habitant tant d’humains; soit la mort (si, si). Jusqu’à présent, la blondinette s’en sortait plutôt bien et cette survie prolongée encourageant autant la principale intéressée que son tuteur privé à continuer les leçons de défense. Enthousiasme comme à son habitude, Zoé transmit sa joie à Finlay, qui sourit davantage en la voyant si pressée de commencer. Il inspecta minutieusement la sorcière lorsqu’elle lança son Collaporta; portant une attention toute particulière au geste final de son poignet et à la prononciation. Avant même qu’elle ait vérifié la réussite du sortilège, Finlay connaissait le résultat et lorsqu’elle ouvrit la porte, toute surprise, il ne put que hocher mollement la tête, peu étonné. Non pas que Zoé ratât constamment ses sorts et qu’il s’attendait toujours à des fiascos, mais plutôt qu’il avait vu la cause de son insuccès. Ou, en fait, pour plus de précision, il l’avait entendue : c’était la motivation, c’était croire en elle-même, au pouvoir du sortilège. Mais ne ruinons pas les futures explications de Finlay en vous donnant déjà toutes les informations.
Zoé se retourna, quelque peu piteuse, déçue très certainement. Cette sorte de sentiment, très fréquente de cette sorte de relation, se décelait si aisément – même Finlay, qui n’aurait jamais eu les compétences sociales nécessaires pour être un psychomage, s’en était aperçu (bon, d’accord, quelques séances s’étaient écoulées avant qu’il ne puisse être en mesure de comprendre ce que cette moue exprimait). Il esquissa un sourire qui se voulait rassurant : mais de pratique en pratique, ce sourire restait le même et signifiait plutôt Oui, oui, c’est bien, je t’assuuuure mais bon, évidemment, il y a beaucoup de place pour l’amélioration, hein, on ne se le cachera pas ! Finlay essayait du mieux qu’il le pouvait de ne pas heurter les sentiments de la jeune fille, vraiment, mais ce n’était pas complètement sa faute si Zoé avait compris toute la profondeur de son sourire plus ou moins réconfortant.
« Oh, je te crois qu’il fonctionne ! Mais pas toujours à sa pleine capacité, je suis certain. Tu vois, le problème n’est pas dans l’exécution du mouvement… quoique, si, tu pourrais être plus exacte dans la finalité et ne pas laisser tomber ton poignet comme ça » dit-il en lui exagérant la chute de son bras. « Essaye de … d’être plus ferme ! Mais ce n’est qu’un détail et on y reviendra plus tard, car notre plus grand problème… » Si Finlay utilisait la première personne du pluriel pour expliquer à Zoé la situation catastrophique, c’est qu’il se sentait drôlement impliqué dans toute cette affaire : si Zoé n’y arrivait pas, c’est que lui aussi avait failli à sa tâche et que l’enseignement qu’il lui procurait était défaillant. « … est plutôt dans la … comment dirais-je ? la croyance ! Oui, appelons ça ainsi. Tu ne dois pas lancer un sort parce que tu peux le faire. Tu dois le lancer parce que tu y crois, du plus profond de ton cœur. »
Il s’arrêta un instant pour inspecter le visage de son élève, guettant le moindre signe d’incompréhension, mais Zoé semblait bien digérer l’information. Pour l’instant. À moins que, telle une vraie championne, elle cachait l’obscurité de ses propos sous un masque serein. Bon, tant pis, il continuait : « Ce qui est important, c’est de visualiser le résultat. Avant de lancer ton sort, pendant et après. Évidemment, ne prends pas cinq minutes pour imaginer la chose, sinon, il va encore falloir que je vienne te sauver, mais ici, permets-toi de bien le voir avant de formuler. Ici, tu as tout le temps qu’il te faut pour bien t’entraîner à concevoir l’acte final.... Pas trop confus ce que je te raconte, je ne t'ai pas trop perdue ? »
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Lun 27 Jan 2014 - 21:46
Collaporta !
Mon sourire s’était envolé, tout comme mon sortilège, j’attendais ma leçon, les explications et je ne fus pas déçue…des explications hein, pas de ce qui venait de se passé. Je le vis sourire. Mais je n’étais absolument pas satisfaite. S’était un sourire qui se voulait poli, rassurant, mais j’avais été nul, miteuse même…comment rater un sortilège aussi basique ? Comment rater un sort de premier cycle ? Lamentable, totalement, je ne vous le faisais pas dire. « Oh, je te crois qu’il fonctionne ! Mais pas toujours à sa pleine capacité, je suis certain. Tu vois, le problème n’est pas dans l’exécution du mouvement… quoique, si, tu pourrais être plus exacte dans la finalité et ne pas laisser tomber ton poignet comme ça. Essaye de … d’être plus ferme ! Mais ce n’est qu’un détail et on y reviendra plus tard, car notre plus grand problème … est plutôt dans la … comment dirais-je ? La croyance ! Oui, appelons ça ainsi. Tu ne dois pas lancer un sort parce que tu peux le faire. Tu dois le lancer parce que tu y crois, du plus profond de ton cœur. » Oh mon dieu !!! Bon, je comprenais ce qu’il voulait dire, je n’y croyais pas assez, je me basais trop sur le fait que je savais le lancer et je ne cherchais absolument pas plus loin…Mea culpa. Il était tout de même un peu humiliant de se faire reprendre, tant dans le mouvement, que dans la "pseudo" théorie du sortilège qui est, soulignons le bien, un sort vraiment basique.
Ça faisait mal, il le savait très certainement, mon orgueil, même s’il n’était pas immense, en prenait un sacré coup. Mais ma motivation ne fléchit pas un instant. Mon visage restait de marbre, je secouais légèrement la tête d’avant en arrière, plus pour moi-même, pour me faire rentrer toutes ces informations dans ma petite tête de blondinette comme il le disait si bien. Il continuait sur sa lancée. J’ai arrêté de me balancé comme une folle pour l’écouté attentivement. Très attentivement. « Ce qui est important, c’est de visualiser le résultat. Avant de lancer ton sort, pendant et après. Évidemment, ne prends pas cinq minutes pour imaginer la chose. » Je me surpris à sourire à ces propos. Etrangement, qu’il me sauve la vie n’était pas si mal. Se faire secourir par un beau mec était toujours très attirant. Même si, je devais le reconnaitre, je n’appréciais que moyennement d’avoir de plus en plus de dettes envers lui. « Sinon, il va encore falloir que je vienne te sauver, mais ici, permets-toi de bien le voir avant de formuler. Ici, tu as tout le temps qu’il te faut pour bien t’entraîner à concevoir l’acte final.... Pas trop confus ce que je te raconte, je ne t'ai pas trop perdue ? » J’inspirais profondément avec d’expirer, tout aussi profondément. La tâche s’annonçait rudement compliquée. « Tout est bien rentré dans ma tête, chef. » Je le disais sur le ton de l’humour et de la bonne humeur. Il fallait détendre un peu tout ça, j’avais peur qu’en étant stressée à cause de mon échec je ne foire désespérément toutes mes autres tentatives. Et puis, il était plus haut que moi hiérarchiquement, alors le chef pouvait aussi convenir.
Je me suis à nouveau tournée vers la porte. J’ai fermé les yeux. Imaginer la porte close, définitivement close. Penser au mouvement, faire attention à la fin de mon geste. Très important le poignet. Une porte fermée, définitivement fermée. J’ai inspiré, avant d’expirer longuement. J’ai ouvert les yeux. Une porte qui ne s’ouvre pas. J’ai pointé ma baguette. Définitivement fermée. « Collaporta ! » Sortilège prononcé d’une voix ferme. Une porte fermée.
Le sort a-t-il fonctionné ?Oui / Non
Je me suis dirigée, lentement vers la porte. Très lentement. J’étais sceptique. Avais-je assez visualisé la chose ? Avais-je tout fais comme il le fallait ? J’ai posé la main sur la poignée et j’ai hésité. Finalement je l’ai tournée. La porte est restée close. Définitivement close. « Ouaiiiii !!! » Un cri venu du cœur. Je me suis retournée d’un bloc vers Finlay, un grand sourire aux lèvres. « Ça a marché ! » Étrangement, j’avais un peu de peine à y croire. C’était peut-être trop beau pour être vrai. Un coup du sort ? Ou j’avais vraiment réussi ?
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Lun 27 Jan 2014 - 21:57, édité 1 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Mer 12 Fév 2014 - 16:04
Ce qui était bien avec Zoé lors de leurs rencontres particulières, c’était l’attitude positive de la jeune femme. Souvent de bonne humeur, écoutant toujours avec attention, acquiesçant à presque tout, ne rouspétant sur rien, l’appelant même chef - alors là, dans ces contextes, non, Finlay n’avait absolument rien à redire sur son ‘’élève’’ ! Cette dernière semblait même en accord avec ce qu’il avançait – d’accord, sa théorie de l’imagination lui paraissait quelque peu vague, voire abstraite, voire complètement nouvelle et un peu trop loufoque, mais Zoé approuva le tout sans réchigner. Et tant mieux ! Finlay trouvait ces explications satisfaisantes, ce qui n’était pas toujours le cas. Il était parfois difficile de théoriser l’art du sortilège, aspect de la magie que Finlay avait toujours maîtrisé sans réellement y penser. Il devait alors décortiquer méthodiquement sa manière de lancer des sortilèges quand il ne lui était jamais venu à l’esprit de réfléchir à ses actions. Non, il n’avait jamais réellement écouté durant ses cours de Sortilèges - à quoi bon ? Il ne lui était jamais arrivé d’éprouver une quelconque difficulté à lancer un sort (à part le Patronus, mais c’était une autre histoire, je vous la raconterais bien un de ces jours autour d’une Bièraubeurre) et n’avait ainsi jamais jugé utile de tendre l’oreille. Le regrettait-il maintenant? Absolument pas; il demeurait persuadé que les heures passées à dessiner ou à inventer des plans de cambriolage des gâteaux à la noisette destinés aux Serpentards avaient été bien investies.
Zoé réessaya de lancer le fameux Collaporta qui lui causait bien des ennuis ce matin…et réussit, à la grande joie de l’élève et du tuteur. Bon, certes, le mouvement de son bras n’était toujours pas parfait… Après quelques secondes de réflexion, on aurait même dit que la policière voulait se débarrasser d’un fardeau, comme c’était terrible à regarder ! Comme si la magie devait une quelconque tâche pénible et qu’il fallait formuler son sortilège le plus rapidement possible. Ah, mais quel crime de lèse-majesté! Et le pire dans cette histoire de geste, c’était que la jeune sorcière ne se rendait probablement même pas compte de son erreur. Et il était cent fois plus difficile de corriger un défaut qu’on ne comprenait pas qu’une tare connue, surtout si ledit défaut s’ancrait dans les habitudes depuis de nombreuses années. Une tache sur un mur s’enlevait beaucoup plus facilement quelques secondes après l’accident que dix ans plus tard. Réapprendre à lancer un sortilège, c’était exactement le même phénomène : une décennie de mauvaises habitudes ne s’oubliait pas aisément.
« Pas mal, pas mal, blondinette ! Pas si compliqué que cela, au final ! Maintenant, il it que tu rectifies ton mouvement du poignet, comme je viens de le mentionner. Tu … restes trop rigide. Tu lances ton sortilège comme tu pourrais tout aussi bien jeter des œufs pourris sur la maison d’un ancien amant qui t’a trompée. » (Petite note : admirons ici la tentative de Finlay à comprendre la vie sociale et à en parler en public.) « Essaye d’accompagner ton sortilège, comme un … petit enfant à qui tu tiendrais la main pour traverser un boulevard bondé. » À défaut de trouver les bons mots à employer pour décrire le fond exact de sa pensée, Finlay utilisait quelques métaphores boiteuses. Sait-on jamais; du coup que Zoé y était sensible. « Lancer un sortilège doit être un plaisir ! Un acte de réussite ! Laisse transparaître cela à travers ton mouvement. » Son discours était-il réellement cohérent pour quiconque autre que lui-même ? Finlay était satisfait de ses explications, car il les comprenait, mais plus que tout, il adorait les sortilèges. Il avait toujours senti cette communion entre sa baguette et lui. « Mais ça viendra. Sans doute. Essaye d’y penser de temps en temps, mais n’en fais pas ta priorité. C’est déjà bien! »
Il paraissait qu’une bonne manière pédagogique était de finir ses commentaires par les bons points, alors mieux valait se concentrer sur le point positif : elle avait réussi ! Mais à quel point ? Finlay était-il en mesure de briser facilement son sortilège?
« Voyons voir si ton sortilège est assez puissant pour résister à mon… Alohomora ! »
Dé, dé, joli dé du hasard, dis-nous donc : le Alohomora fonctionne-t-il ?Oui/Non
La porte s'ouvrit tranquillement, à la déception de Finlay. Mais enfin, retombons sur nos pattes ! La vie s'échelonnait de défaites et il était normal que Zoé ne réussisse pas tout du premier coup.
« C'était pas mal, mais pas encore parfait. Si tu étais capable de lancer un Collaporta qui obligerait ton adversaire à lancer deux à trois fois un Alohomora, ça serait bien pratique ! Alors, réessaye, en pensant au mouvement, en imaginant un vilain cambrioleur lancer vainement des sortilèges de déverrouillement, pester, hurler de rage contre ton sort vraiment efficace. »
Dernière édition par Finlay E. McBain le Mer 12 Fév 2014 - 16:14, édité 1 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Dim 16 Fév 2014 - 23:50
Tout en douceur
J’étais fière de ma réussite, mais Finlay m’a remit bien rapidement les pieds sur terre. Il était vrai que ce n’était pas un sort compliqué, alors pourquoi est-ce que j’étais aussi fière de moi ? Lamentable. Après les quelques félicitations vint les remarques. Bien entendu, je savais que ce que j’avais fais n’était pas parfait, ça aurait été vraiment trop beau. Il s’amusa à comparer mon mouvement pour ce sort avec un lancé d’œufs pourri…certes sa comparaison ne me concernait pas, le seul et unique homme avec qui j’ai pu être est mon fiancé actuel…je n’avais pas beaucoup d’éléments de comparaison, mais j’imaginais très bien la chose. Après tout, je pouvais tout à fait me voir en lancer sur la maison de Rabastan.
Je comprenais bien ce qu’il voulait que je fasse, j’essayais, sans prononcer un mot, de faire le mouvement, plus doux, plus délicat, comme il me le décrivait, mais en faisant attention, je voyais bien que ce que je faisais était totalement faux.
Vint ensuite le moment de tester mon sort et là, il ne résista absolument pas. Echec total. Il fallait recommencer. Je poussais un long soupire de résignation. La pause allait s’annoncer très très longue. Je n’ai rien dis, il n’y avait absolument rien à dire de toute manière. Cette fois encore, je me suis tournée vers la porte. J’ai fermé les yeux, j’ai essayé d’imagine une personne maniant un pinceau pour tracer quelques caractères asiatiques. J’avais toujours entendu dire qu’il fallait avoir le poignet souple pour que les tracés soit élégants. Dans mon cas, un poignet souple permettrait…il permettrait quoi d’ailleurs ? Une meilleure circulation de la magie ? Aucune idée. Mais il le fallait.
J’ai fais quelques moulinets du poignet, pour l’échauffer, ensuite j’ai ouvert les yeux, visualisant bien l’effet que je voulais qu’il se passe, une porte bien close. Je me suis concentrée sur le mouvement, faisant en sorte que le geste semble moins brut.
Le mouvement est-il bon ? Oui / Non
Le sort bloque-t-il la porte ? Oui / Non
Une fois le sort lancé, je me suis légèrement tournée vers Finlay, un air interrogateur sur le visage. Mais je ne disais pas le moindre mot, j’attendais de voir, de savoir.
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Dim 16 Fév 2014 - 23:51, édité 1 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 8 Mai 2014 - 3:02
Personne n’aurait l’idée saugrenue de chanter gaiement durant un enterrement; et bien, personne n’aurait l’envie de parler après avoir enchaîné des échecs magiques. Zoé savait qu’aucune parole ne pouvait justifier son sortilège raté. Ce silence était tout à fait compréhensible; que dire? Je ne suis pas douée? T’es le pire professeur de l’univers, c’est parce que tu expliques mal? La magie, c’est de la pure connerie? Vous conviendrez avec moi que rien ne se prêtait à l’occasion. Le hic, c’est que Finlay tolérait extrêmement mal le silence. Un silence, c’est long, c’est pesant, c’est un vide qui se remplit trop rapidement de pensées indésirables. Le tireur d’élite avait donc élaboré une technique infaillible pour chasser le silence : parler. Ou du moins, sortir les premiers mots qui lui venaient à l’esprit. Ce coup-ci, ce fut des onomatopées.
« Euh. Hé. Bien. Tu… » Reprenant ses esprits, il formula une phrase articulée, enfin : « Tu es peut-être trop concentrée. Je te vois, là, toute crispée, tendue, en train de penser à quel point il faut que tu réussisses en appliquant tous les conseils que je viens te donner, et ça ne marchera pas comme ça. »
Mais comment alors? Finlay commençait à être à court de métaphores pour lui expliquer le fond de sa pensée. Que s’était-il passé depuis leur dernière rencontre? Zoé avait déjà été bien meilleure. C’était à croire qu’un petit lutin était passé durant la nuit pour effacer tous les progrès qu’elle avait effectués. Il s’approcha d’elle, la prit par les épaules et la fit tourner sur elle-même, de façon à ce qu’elle fasse une rotation de 180 degrés.
« D’accord, on se change les idées un peu. Sautille un peu, oublie que tu es dans une salle avec moi, que tu es sensée faire de la magie, oublie que tu éprouves des difficultés à… » Finlay se retint de dire à lancer un sortilège de sixième année; il n’était pas un cas si désespérant, en fin de compte. « … à lancer un Collaporta. Fais le vide dans ta tête jusqu’à en oublier ton nom! » Aux grands maux les grands moyens, non? « Et quand tu te sentiras prête – et se sentir prête, ce n’est pas te dire Oh, oui, voilà, je connais la technique, ça va être tout bon , c’est ressentir la nécessité de formuler le sortilège – alors, quand tu sais, pas quand tu penses, quand tu sais que c’est le bon moment, tu te retournes et tu lances ton sort. Sans y penser. »
Finlay fit quelques pas vers l’arrière en hochant la tête d’un mouvement encourageant, tout en croisant mentalement les doigts pour qu’elle réussisse. Il ne pouvait pas en être autrement, quand même! Elle avait tant pratiqué durant les dernières semaines, elle connaissait les procédures, par la barbe de Merlin! Il croyait fermement en ses capacités et la voir échouer ainsi lui faisait tout aussi mal pour lui – il essayait de comprendre ce qui ne fonctionnait pas dans ses méthodes d’enseignement – que pour elle – il voulait tant qu’elle s’améliore et se réjouisse.
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Sam 24 Mai 2014 - 14:45
L'honneur est sauf.
J’additionnais les échecs aujourd’hui. Cela me déprimait au plus haut point. J’étais énervée aussi du coup. Autant dire que j’en prenais pour mon grade et que cela m’horripilait. Finlay était plus expérimenté, normalement plus doué aussi. Pour les explications c’est différents. Il expliquait bien, mais quand ça ne fonctionnait pas, il arrivait à court d’arguments. Ce qui était totalement logique. Quel idée aussi de rater un sort aussi basique. J’avais juste envie de baisser les bras.
Mais il a trouvé autre chose encore. Me vider la tête. Je me mis donc à sautiller comme il me le disait et faisais le vide. Je devais ressentir et lancer mon sortilège. Cependant, cette fois j’étais certaine de quelque chose. Que je réussisse ou pas, se serait mon dernier sort. J’en avais juste complètement marre de me faire ridiculisé. Ce qui était logique en même temps.
Est-ce que le sort fonctionne ? Oui Enfin, l'honneur est sauf. Non Dommage, Zoé reste sur un échec.
Un certain temps s’écoula et enfin je me suis tournée vers la porte et j’ai jeté mon sort. Une fois jeté je suis resté un instant à regarder la porte. J’appréhendais d’aller la tester. Finalement je me suis dirigée vers elle et j’ai tourné la poignée. Rien, elle était fermée. J’ai soupiré de soulagement. Je me suis tournée vers Finlay. Je ne souriais pas. Il n’y avait pas de quoi se réjouir. Il était normal de réussir un sort aussi basique.
« Bon, j’ai réussis. Je propos d’en finir pour aujourd’hui, c’est vraiment trop lamentable et je me suis assez ridiculisée pour aujourd’hui, tu en penses quoi ? » Tout en parlant, je me suis approchée de lui et je me suis assise sur une chaise. J’étais désespérément dépitée. J’avais été lamentable.
« Sinon dis-moi. Comment ça va depuis le temps ? On se voit souvent, mais on ne discute pas plus que ça en général, à part tes conseils avisés pour que je réussisse mes sortilèges. » Ce qui n’était pas faux. J’aimais bien passer du temps avec lui et qu’il me guide. Mais j’aurais bien aimé bénéficié de sa pêche et bonne humeur pour discuter aussi. Surtout qu’au ministère certaines rumeurs circulent. Pas beaucoup, mais tout de même. Bon…pour sa défense, je dirais qu’il y en a sur à peu près tout le monde, mais c’est intéressant de les écouter et ensuite de chercher à savoir si elles sont exactes ou non. Et puis, il se trouve que pour une fois, je connais la personne concernée, donc je ne vais très certainement pas me gêner pour lui poser des questions…enfin si j’en ai l’opportunité.
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Lun 14 Juil 2014 - 14:57, édité 3 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 19 Juin 2014 - 15:02
Zoé réussit enfin le sortilège de Collaporta, après de très longues minutes de travail ardu. Alors que son visage aurait dû afficher un sourire plus grand que la normale témoignant d'une fierté quelconque, ce fut plutôt un visage dépité qui se tourna vers Finlay. Zoé expliqua cette drôle de réaction en réclamant la fin de la séance; il lui semblait s'être trop ridiculisée aujourd'hui pour oser continuer. Le tireur d'élite fronça les sourcils; mais qu'est-ce qu'elle était en train de lui raconter en ce moment, par la barbe de Merlin !?
'' Ridiculisée ? Mais devant qui ? '' demanda Finlay en scrutant la salle d'entraînement du regard. Il alla même vérifier derrière la porte désormais verrouillée et souleva un petit tapis près de la porte d'entrée, cherchant une âme vivante qui aurait pu espionner les terribles efforts de la jeune sorcière. '' Ah, moi ? '' feinta-il malhabilement. Il ne se donnait même pas la peine de bien jouer la comédie puisqu'il voulait que son apprentie comprenne à quel point il jugeait son commentaire absurde. Il n'y avait rien de condescendant dans son comportement, seulement une bonne dose d'humour afin d'alléger le climat quelque peu austère que Zoé avait installé en se dénigrant. Pendant une fraction de seconde, il songea à lui révéler qu'il n'y avait aucune honte à éprouver des difficultés : la preuve, lui-même, grand champion du sortilège, n'était toujours pas capable de lancer un Patronus. Mais non, ce n'était ni l'heure ni le moment et puis, il détestait avouer ses faiblesses. '' Tu sais que ça m'est complètement égal que tu rates les sortilèges ? Après tout, c'est pour ça qu'on se voit, non ? Si je n'avais plus rien à apprendre, tu ne serais pas ici, après tout ! Et c'est dommage, car c'est justement en moment qu'il faut continuer à t'entraîner, quand ton cerveau offre une malléabilité et ... '' mais devant le visage toujours aussi démoli de Zoé, il accepta d'arrêter. '' Pour l'instant. Une pause et on reprend quelques minutes, car je suis certain que ça fera toute une différence après. ''
Finlay fouilla dans son sac afin d'y trouver une comestibilité à grignoter, mais sa main ne tomba que sur un vieil asticot desséché.
´´Ah, mais je vais toujours bien, quelle question ! '' Il se tâtonna le corps, pour vérifier que tous ses membres répondaient encore à l'appel. '' Yep, toujours en vie, c'est ce que ça va. ''
Il avait répondu à la va-vite, une réponse toute formulée qu'on lance sans réfléchir. Zoé et lui n'avaient jamais réellement eu de conversations à coeur ouvert - si, bien sûr, ils se partageaient quelques de leur états d'âmes, de leurs histoires, mais la profondeur de leurs propos restait toujours superficielle. Était-il temps justement que leur relation s'approfondisse ? Un rapprochement permettrait peut-être à Zoé de se sentir plus à l'aise en sa présence et d'être moins stressée, augmentant ainsi ses chances de réussite de lancer de sortilège ?
'' Ça va, c'est juste un peu la zone de guerre en ce moment dans mon emploi du temps; on m'a refilé un dossier assez important qui mange toutes mes heures et c'est devenu un vrai exploit d'aller visiter ma mère aussi souvent qu'avant. (Lui avait-il déjà parlé de sa mère, aux soins palliatifs de Ste-Mangouste ? Il ne s'en souvenait plus. Ce n'était pas une information qu'il gardait secrètement, mais non plus un fait qu'il divulguait sur tous les toits.) Mais enfin, d'ici une à deux semaines, ça devrait revenir à la normale, il n'y a pas de quoi faire un drame ! Et toi, blondinette, comment va la vie ? ''
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Lun 14 Juil 2014 - 15:22
Parlons un peu.
Je cherchais le contact, je cherchais à discuter et profiter du reste de la pause pour me détendre. Donc je voulais vraiment laisser tomber nos séances d’entrainement pour le moment. Je l’appréciais grandement McBain. Après tout, il avait un humour quelque peu particulier qui remettait facilement les gens dans la joie et l’allégresse. Je le vis bien essayer de me remonter le moral. Je l’écoutais sans dire un mot. Oui, il avait raison. Si je réussissais tout, nous n’aurions aucune raison de nous voir. Cependant, il essaya d’abord de me pousser à réessayer. J’imagine que c’est ma tête qui le fit changer d’avis. Tant mieux. Sa proposition de recommencer plus tard ne me perturba pas plus que ça…on verra bien.
Je le vit se toucher, comme pour s’assurer qu’il ne lui manquait rien. Il me fit rire. Je secouai légèrement la tête, sourire aux lèvres. Décidément. En revanche, si j’aurais du parier sur la suite des évènements, je ne l’aurais très certainement pas cru. Il continua à parler, me racontant des choses et d’autres. Cela me fit terriblement plaisir et me toucha. Tous les deux nous n’avions qu’une relation assez distante. Il me donnait des conseils, je râlais et m’exécutais, point à la ligne, rencontre suivante.
Il me parla de son boulot. J’avais toujours aimé savoir ce que faisaient les tireurs d’élite de leur temps de travail. Apparemment, ils avaient des dossiers compliqués. Eux au moins n’avaient pas le temps de s’ennuyer. Il me parla aussi très vaguement de sa mère. Je ne savais pas ce qu’elle avait, mais si dans deux semaines ça irait mieux…tant mieux. « Oh bah si dans quelques temps ça va se calmer, tant mieux ! » » Grand sourire dans la voix. Je crevais d’envie de savoir en quoi consistait son dossier, mais bien entendu…on ne parle pas des affaires, même entre nous. Alors entre personnes d’un autre service…
Il me demanda comment j’allais. Comment est-ce que j’allais ? Très bonne question. « Ça pourrait aller mieux pour te répondre honnêtement. Mais dans moins d’un an mes problèmes seront résolu puisque je n’aurais probablement plus à travailler, ni a payer un loyer, ni a penser, alors bon, je profite de mes soucis. » Après tout, s’était bien vrai, dès mon mariage, il était probable que Lestrange m’enferme dans sa partie du manoir et que la seule chose que j’aie à faire soit le ménage, la cuisine et enfanter…vie charmante qui se dessinait devant moi.
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Jeu 18 Sep 2014 - 14:42, édité 1 fois
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Ven 25 Juil 2014 - 12:20
Tant mieux, oui, c'était le mieux qu'on puisse dire. Finlay adorait ces deux courts mots assemblés, tout comme tant pis - deux locutions passe-partout si utiles dans les conversations. Il espérait bien que tout irait mieux; c'est ce qui était prévu pour les prochaines semaines, un calme relatif, - mais la condition de sa mère n'irait jamais mieux. La médecine bloquait et était tout juste bonne à ralentir, à donner un peu de répit à la malade et à la famille. Le temps de préparer les funérailles, peut-être. Mais rien de mieux. Que du tant pis, madame McBain, il ne fallait pas attraper ce virus... aaah et le voilà qui ressassait les mêmes songes noirs qui ne le menaient nulle part, sauf peut-être à l'éloigner du moment présent et de Zoé. Il lui arrivait parfois, lorsqu'il mentionnait sa mère, de s'échapper ainsi dans ses pensées et, s'il n'était pas vigilant à ce détournement d'attention, son interlocuteur remarquait après quelques minutes un léger changement facial : son sourire s'affadissait et ses sourcils se fronçaient d'inquiétude. Heureusement, Finlay devenait un professionnel de la détection de ses moments de virement d'émotion - depuis le temps que sa mère était hospitalisée, il avait appris à mieux contrôler ses états d'âme en public - et, cette fois-ci, il ne lui fallut qu'une seconde (d'accord, peut-être deux) avant de revenir au sujet principal, soit Zoé et son bien-être.
Je profite de mes soucis était franchement pas mal pour atténuer la situation ! Il faudrait qu'il ressorte l'euphémisme un jour - s'il transformait le sujet de la phrase, il pourrait bien la servir à un de ses supérieurs qui l'engueulerait comme une citrouille pourrie (avec les bêtises qu'il commettait trop souvent au goût de l'autorité, une occasion arriverait bien assez vite). Oh oui, il s'imaginait déjà M. Le-Patron le sermonner et, à Finlay de lui lancer que la situation aurait pu être bien pire et qu'il valait mieux profiter de ce souci que d'un autre souci (comme la mort d'un collègue)... et le voilà que son esprit vagabondait de nouveau! Il ne le faisait jamais exprès - il aimait bien dire que son grand cerveau travaillait trop vite. Toutefois, il ne fallait pas croire que ses pensées zigzaguaient de la sorte, faute d'intérêt pour le sujet, loin de là ! Les informations que venaient de lui lancer Zoé le surprirent et l'intriguèrent - tout comme l'indiqua son sourcil gauche qui se leva précipitamment.
'' Ah bon ? Et comment cela ? Tu t'exiles en terre déserte ? Tu as commis un horrible crime et tu ne sera condamnée à vie à Azkaban que dans un an ? '' demanda-t-il, curieux. Très très curieux. Ces deux possibilités lui semblaient extravagantes, un peu trop pour qu'elles puissent s'appliquer au cas de Zoé, mais il n'arrivait pas à imaginer quelle situation enfermerait la blondinette dans le carcan qu'elle lui décrivait. '' À moins que tu ne sois un animagus non-répertorié et que tu souhaites maintenant vivre pleinement ta nature de ... tu pourrais être un chat, c'est génial comme animal. '' Non, décidément, cette hypothèse ne tenait pas plus la route que les autres (d'ailleurs, et il s'était retenu de justesse pour passer la vilaine remarque, il se demandait bien comment elle aurait pu s'apprendre et lancer elle-même les sortilèges nécessaires à une telle transformation. Ce n'était probablement pas le meilleur moyen de remonter l'estime personnel de la sorcière, avait-il pensé. Comme quoi, un maigre espoir d'améliorer la sensibilité du tireur d'élite persistait. On en ferait peut-être une meilleure personne d'ici quelques centaines d'années.)
Avec ce début de conversation, le tireur d'élite se rendait compte qu'il ignorait la vie de sa petite protégée, mise à part qu'elle ratait fréquemment ses sortilèges. Et maintenant que Zoé venait de lui ouvrir une porte grande ouverte sur son intimité, Finlay refuserait de la fermer jusqu'à temps qu'il soit saturé d'informations peverelliennes, ce qui pouvait requérir bien des minutes.
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Mar 5 Aoû 2014 - 10:03
T'es sur que ça t'intéresse ?
J’avais essayé de rester assez vague sur mes problèmes pour éviter les questions et surtout qu’il ne pense pas que j’avais envie qu’on me plaigne ou un truc du genre. Manque de bol…ça ne fonctionna pas vraiment. Certes il avait eu quelques petites absences, il devait certainement être perdu dans ses pensées, ou alors se dire. Par Merlin ! Ce qu’elle est barbante ! Ce qui ne serait pas si éloigné de la vérité que ça. Il montra cependant une vive curiosité face à ce que je venais de lui dire. M’exiler ? Oui, s’était intéressant comme possibilité. Mais je ne pouvais pas trop…à cause de mon fichu traitement. Condamnée pour meurtre…pas encore mais probablement bientôt oui. Il me fit rire. Il me faisait facilement rire, ça faisait plaisir de passer du temps avec lui. Il me sortit après une autre idée. Être un animagus, je secouais la tête, tout en riant. « J’avoue qu’être un chat serait pas mal. Passé la journée à dormir ou alors faire ses griffes sur tout ce qui traite, se laisser caresser, dans le sens du poil attention et puis se faire nourrir…ils ont la belle vie quand même ! » Je fis une pause et me tournais pour le regarder. « De toute manière vu mon niveau en sorcellerie, j’en aurais été incapable. » Nouvelle pause pour voir la réaction de son visage. « N’est-ce pas ? » Ce n’était pas vraiment une question, je savais pertinemment que j’en aurais été incapable et il était probable que cette information lui ait traversé l’esprit à un moment donné.
« Ah lala, tu me fais rêvé Finlay. J’avoue que tes propositions sont intéressantes. Malheureusement, c’est plus compliqué que tout ça. Disons que ma vie va prendre un grand tournant et tout va changer. » Je le regardais. Il n’était clairement pas satisfait de ma réponse. En même temps, plus vague…tu meurs. « Disons que je vais probablement finir femme au foyer. » Moins vague déjà non ? J’espérais qu’il se satisferait de ça, mais ce n’était que très peu probable. Je n’étais pas super partante de tout lui raconter. Dire qu’on est fiancé, les personnes te disent félicitation ! Sauf que…j’aurais préférer crever plutôt que le laisser me passer la bague au doigt. Décidément…tout partait de travers. Avec ses belles paroles, ses roses, ses thés et surtout ses gifles…je le hais, je le hais, JE LE HAIS !
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Mer 3 Sep 2014 - 4:50
À l’idée d’adopter un mode de vie félin, Zoé devint toute fébrile. S’il était vrai qu’une telle vie de pacha attirait certains êtres vivants, Finlay, quant à lui, ne se satisferait jamais de cette paresse. L’inactivité le tuait et il n’était pas le seul sorcier à souffrir de bougite aiguë, comme il l’avait appris dans son cours d’histoire lorsque le professeur avait évoqué le triste destin de Gaétan Aquin : ce dernier, explorateur hors-pair, avait été capturé par des sorciers cannibales dans une forêt estonienne. La troupe aimant bien son visage terrifié décida de le garder attaché durant un mois, tout en le nourrissant et lui procurant tous les soins nécessaires à sa survie, mais l’immobilité détruisit toute volonté de vivre chez Aquin et, une nuit, son cœur cessa de battre, tout simplement. Bref, un Finlay heureux n’était pas un Finlay chat.
Être femme au foyer– la profession vers laquelle se dirigeait sa protégée – ressemblait un peu à être chat (et c’en était à se demander qui du chat ou de la femme imitait l’autre) et cette perspective ne semblait pas autant réjouir Zoé qu’on aurait pu le croire. Femme au foyer, ce n’était pas si mal, non ? Quand on y réfléchissait… Un métier tranquille, au chaud, et euh … on y était entouré d’un, plusieurs ou trop d’enfants pleurnichards, sales, morveux… et oui, ça pouvait être sympa. Dans l’ensemble, Finlay ne portait donc pas de jugement défavorable sur la destinée de Zoé. S’il eut l’air aussi surpris que si un klaxon venait de sonner dans ses délicates oreilles d’entendre Zoé change de vocation de la sorte, c’était plutôt parce qu’il ignorait tout de ses relations sociales.
« Oh ! Hé bah, ça, je ne l’aurais jamais envisagé, tu vois » dit le jeune McBain. Et puis, le tilt. « Mais attends, t’es mariée !? » s’étonna-t-il en approchant rapidement ses globes oculaires de la main gauche de Zoé. Encore une fois, les mots et les mouvements avaient été plus rapides que ses réflexions ; bien sûr qu’elle ne pouvait être déjà mariée, sinon, elle ne serait plus dans le service de police… Il fut ravi de constater qu’elle ne portait pas encore l’anneau matrimonial sacré – ou maudit, au choix. Le mariage lui semblait être une institution sociale terrifiante – beaucoup plus effrayante qu’une armée de Détraqueurs assoiffés d’âmes joviales – mais ô comment son grand-père aurait adoré le voir succomber à cet acte d’union… Quitta sa phase lunatique, il poursuivit : « Mais raconte donc un peu ! Qui est l’heureux élu ? À quand la date fatidique ? As-tu déjà ta robe ? »
Nul doute que Finlay, avec sa fébrilité nouvelle déclenchée par l’apprentissage de cette heureuse nouvelle, aurait incarné avec magnificence le rôle d’une demoiselle d’honneur. Neutraliser l’engouement de McBain et toutes les questions que celui-ci entraînait était tâche impossible, même pour le plus secret des sorciers. Le tireur d’élite ne tolérait par les fragments ombrageux dans une histoire : il lui fallait tout mais tout savoir. Et la pauvre Zoé risquait de se faire bien essorée par son professeur trop curieux.
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 4 Sep 2014 - 12:52
Déballage de vie...
Mince mince mince, j’avais apparemment bien aiguisé la curiosité de Finlay…il n’allait pas arrêter de poser des questions je pense. Autant que je le mette sur la bonne piste du coup. Je vis de la surprise sur son visage. Il ne l’aurait jamais imaginé…moi non plus en fait…je ne me serais jamais vue entourée de mômes capricieux et bruyant ayant pour seul refuge ma chambre à coucher…et encore. Et là, la révélation. Il me demanda si j’étais mariée. Avant d’avoir pu répondre quoi que ce soit, il avait prit ma main. Main à laquelle il n’y avait aucun anneau et sur laquelle ne figurait pas non plus ma bague de fiançailles qui était rangée dans une boîte au fond de ma table de chevet. Lorsque je l’avais à mon doigt, j’avais l’horrible impression qu’elle me brûlait. Alors je ne la mettais jamais.
Je le laissais tout le loisir de voir ma main gauche qui était presque identique à la droite. Je le voyais tout enthousiaste à me poser des questions sur l’homme, la date, la robe etc. Je souris. Sa motivation et son enthousiasme faisaient plaisir à voir, mais je pense que s’il savait vraiment… « Rabastan Lestrange, ça te dit quelque chose ? Parce que c’est lui que je vais devoir épouser. » Je fis une pause, il avait lâché ma main aussi me suis-je mis à marcher un peu de long en large pour essayer de calmer la tristesse qui montait. « Mes parents l’ont choisi parce qu’il est de sang pur et vient d’une bonne famille. Ils m’ont dit que s’était un jeune homme bien et que s’était parfait pour moi. » Je fis une pause…un jeune homme bien…si seulement. « Mais c’est un homme à femme, un homme que je trouve hautain et froid. Même violent. » Faisant encore quelques pas je continuais. « La date n’est pas vraiment fixée, l’année prochaine normalement. Mais bon ça ne m’étonnerait pas qu’on doive la repousser. » Je faisais encore marcher mes jambes. « Je n’ai rien sinon. Pas de robe, pas d’idée de repas, ni des invités, rien. Et je ne peux pas dire que je sois aidée par Lestrange. Surtout que ses conditions c’est tu quitte ton appartement, tu viens vivre chez moi, tu quittes ton boulot, tu me fais un môme et j’arrête les femmes. En gros, je n’ai plus de vie, je serais juste Mrs Lestrange une femme au foyer totalement déprimée. »
Ayant terminé de tout lui déballé, je me suis arrêtée de marcher et je me suis tournée vers lui. Pour voir son expression et surtout qu’il m’aide à trouver une solution…si solution à trouver il y avait.
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Sam 13 Sep 2014 - 23:30
Rabastan Lestrange , ainsi se nommait l’avenir de Zoé. Finlay n’eut pas besoin de pétrir son esprit bien longtemps pour retrouver la trace du sorcier dans sa mémoire; les Lestrange – de même que toutes les familles de sang-pur, qui n’étaient pas si nombreuses qu’on l’aurait cru –avaient une réputation qui les suivaient. Et puis, le monde magique n’était pas si vaste, surtout comparé au monde moldu. Si la terre était une immense mare, la portion ensorcelée n’était pas plus grande qu’une quenouille. Zoé Lestrange… se répéta mentalement Finlay, sans y trouver la moindre sonorité harmonieuse. Quelque chose clochait, tel un xylophone mal accordé – et vous conviendrez qu’il est bien difficile de réussir à désaccorder cet instrument, si ce n’est que pour vous donner un aperçu de la dissonance que l’agencement du prénom et du nom créait entre les neurones de McBain.
De ce dont il se souvenait, Finlay n’avait jamais eu de contact verbal avec quelconque Lestrange – mais leur om suffisait à le tenir à l’écart de cette branche de la société, branche – ou plutôt épine… ou même tentacule vénéneux – qui véhiculait des valeurs sur le sang auxquelles Finlay n’adhérait pas du tout. Ce fut donc de justesse qu’il retint une grimace lorsque Zoé lui révéla l’identité de son fiancé. L’enthousiasme qu’avait témoignée le tireur d’élite fut loin d’être unanime : pas un seul sourire n’avait illuminé le visage de la future mariée. Cette dernière ne garda pas son air mystérieux précédent et déballa tout son triste sac : mariage forcé avec un homme visiblement peu attentif et un avenir cloîtré, en résumé. La blondinette avait raconté son histoire en déambulant dans la salle d’exercice, sans regarder son interlocuteur une seule fois; peut-être était-elle incapable d’affronter la réalité de son future, qu’elle cherchait une manière de fuir l’inévitable en refusant d’en parler comme l’on parlerait de n’importe quel sujet. Comme si, en lançant ses phrases en l’air, aux quatre coins de la salle, elles devenaient moins stables, plus éphémères. Puis, une fois son discours achevé, Zoé se tourna vers Finlay, tel le tournesol s’orientant vers le soleil. À la différence près que le visage de la sorcière ne ressemblait en rien à celui d’une fleur paisible et que l’expression de Finlay n’avait rien de rayonnant ou de lumineux ; on aurait plutôt cru à un saucisson rabougri tant la nouvelle avait tétanisé le jeune homme. Tout l’enthousiasme que le tireur d’élite avait ressentie s’était volatilisée plus vite qu’un workshop d’ébéniste s’enflamme. Le sort que les parents de Zoé réservait à leur fille était horrible, mais que pouvait-il y faire, lui, petit Finlay ? Il détestait l’inactivité et adorait jouer au sauveur des veuves et orphelins (dans ce cas-ci, des fiancés trop parentées) et maintenant, il ne savait que faire pour rattraper la situation, ou même pour remonter le moral de sa protégée. Jamais n’aurait-il envisagé tel scénario pour Zoé et il lui fallait quelques secondes pour digérer toute l’information. Les mots ne vinrent pas tout de suite, mais Finlay fut prompt à prodiguer un petit réconfort. Sortant sa boîte de Dragées Surprises qu’il avait toujours dans ses poches (elle était écrasée, sentait l’explosif, s’était décolorée, mais les bonbons qu’elle protégeait tenaient bon; c’était un miracle), il en offrit quelques-uns à la blondinette avant d’en prendre un lui-même, à la cannelle. Il fit apparaître rapidement une tasse de thé chaud qui flotta près de Zoé.
« Du ylang-ylang » précisa-t-il. « Une plante qui vient d’Asie du sud-est. Extrêmement bon pour les crises de fiançailles forcées. »
De simples actions pour lui montrer son soutien, sa compassion. Et puis, il tenta quelques mots réconfortants, comme il savait si bien le faire. Tenta, réellement.
« Je suis certain qu’il doit y avoir un quelconque moyen de te sortir de cette destinée… » Quel moyen, il l’ignorait. À part un joyeux coup du sort qui anéantirait ledit Lestrange. « Je veux dire, on est au XXe siècle, c’est dingue que tu ne puisses pas être libre de tes choix ! » Et le voilà qu’il s’emportait. Une fois remis du choc de la nouvelle, Finlay refit fonctionner sa matière grise et s’indigna. « Non, mais c’en est presque révoltant ! Rebelle-toi, blondinette ! Sinon, dans cinq ans, tu mourras d’un … ‘cœur blasé-ite aiguë !’ Et puis, si t’es cloîtrée et pas là pour t’attirer des ennuis, qui donc viendrais-je sauver !? »
Pouvait-on, comme l’exclamait Finlay, se rebeller contre ses géniteurs, ceux qui ont tant donné pour vous éduquer et vous élever ? Mais si ces efforts avaient été fournis dans le seul but d’une rêve mal placé, d’une envie malsaine de contrôler de A à Z la vie de son enfant, cela ne donnait-il pas le droit, voire l’obligation de se battre pour une qualité de vie digne de ce nom ?
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 18 Sep 2014 - 14:43
je constate que...
Je venais de raconter ma vie à mon mentor. Enfin ma vie serait peut-être exagérée. Je dirais plutôt mes malheurs et ce que le destin me posait sur les épaules. Alors oui, ce n'était pas la joie, j'en étais malheureuse, malade même. Mais je n'avais pas le choix et je me devais de faire les choses comme elles avaient été décidées, même si très sincèrement, la seule idée qui me passait par la tête était de tout plaquer, quitter ma famille, tourner le dos à toutes ces histoires de sang-pur et vivre de mon côté.
Malheureusement, je n'étais pas certaine, même si je le faisais et que je m'en donnais les moyens, que j'y arriverais. La famille Peverell est une vieille famille, assez connue pour qu'on me ferme des portes, même les plus basiques. A n'en pas douter, mes parents iraient voir le ministre où sa femme afin qu'ils me plombent dans mon boulot ou même au sein du groupe. Je ne dirais pas que mes parents étaient des amis proches du couple ministériel, mais ils avaient à peu près étudiés ensembles et donc discutaient en faisant fi du protocole et du rang de chacun...pauvre de moi.
Mon mentor, McBain, paraissait choqué. Il fit apparaitre une tasse de thé, petite cuillère et soucoupe. Je me saisi de tout cela. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il faisait apparaître ça. J’avais besoin de réponses, de solutions et il me proposait du thé...pourquoi pas, ma fois. « Extrêmement bon pour les crises de fiançailles forcées. » Il eut le mérite de m'arracher un sourire. Je trempais donc les lèvres dans ma tasse, goûtant à ce remède contre les fiançailles forcées. Je devais avouer que ce n'était pas mauvais...manquait un peu de sucre, mais pas mauvais.
Tout en sirotant doucement mon petit thé non sucré, je l’écoutais. Il pensait, à juste titre, qu’à notre époque tous ces mariages ne devraient pas être une obligation. Il me poussait à me rebeller, à faire ce que je voulais de ma vie. Il réussit m’arracher un autre sourire. Mais je devais bien avoue qu’il ne me proposait pas vraiment de solution possible et utile. Je ne pouvais pas lui en vouloir, il ne pouvait tout simplement pas me sortir d’affaire cette fois-ci. « Bah…qui sait. Je vois peut-être tout en noir alors que ça se passera bien. » Je ne pensais sincèrement pas que Lestrange était un enfant de cœur ou quelque chose comme ça. Mais peut-être que nous arriverions cohabiter et que tout irait bien. Ou du moins pas trop mal.
Une fois ma tasse terminée, je fis disparaître le tout et je me suis installée pour me reposer un peu. Tous ces évènements m’avaient tué. « Tu sais, ça me fait plaisir de discuter avec toi, ce n’est pas souvent. » Ce qui était bien vrai. Avant, nous pouvions nous voir lorsqu’il me sortait d’un mauvais pas. Puis lors de ces séances d’entrainement. Mais jamais nous n’avions vraiment discuté, alors que nous passions du temps ensemble. « J’espère que ça ne t’ennuie pas trop qu’on fasse autre chose que jeter des sorts…que je rate très souvent. » Je le regardais un peu curieuse. J’espérais juste qu’il ne me demanderait pas de recommencer sur un autre sort…où même celui-ci.
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Sam 27 Sep 2014 - 22:57
Le discours qu’avait maintenu Finlay fut à des années-lumière de susciter des passions révolutionnaires chez la destinatrice. Son galimatias produisit l’effet espéré inverse : il assagit la Peverell à un tel point qu’elle prit même la défense de son fiancé. Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée… Et quel changement ! La réorientation de l’esprit fut radical : si, une minute plus tôt, Zoé prétendait que sa future douce moitié était loin d’être le prince charmant, c’était limite si, maintenant, elle n’en faisait pas le panégyrique! Non, décidemment, Finlay ne comprenait rien à rien à la gente féminine : comment était-il possible de se virer de bord comme sur un deux Gallions ? La logique semblait gésir dans le néant. Tant mieux si la jeune femme envisageait positivement son avenir et qu’elle n’abordait plus le mariage avec acrimonie. À moins qu’il n’y eut dans ce renoncement, une sorte de soumission ? Mais qui était-il, lui, Finlay McBain, pour juger ainsi ? Il ne savait pas grand-chose au final de Zoé – toutes les informations qu’il connaissait à son égard, il venait de les apprendre – et il ignorait tout dudit Lestrange. Il s’inclina mentalement devant l’opinion de Zoé, tout en se promettant d’être plus alerte quant au bien-être de sa protégée, puisqu’il craignait qu’elle ne s’embarquât dans une relation plus que délétère. Finlay ne put que grogner un faible «Hmmm peut-être », incapable de s’esbaudir comme avant l’annonce des dessous de l’union.
Zoé s’inquiéta ensuite que son discours ne l’eût ennuyé; il fronça les sourcils. Piquer un brin de jasette ne lui posait jamais problème – c’était un fait irréfragable auquel toutes ses connaissances qui avaient enduré de discours sempiternels agréeraient. Bon, évidemment, écouter les jérémiades pevereliennes d’une fiancé incapable de brancher son opinion sur son homme était une conversation étrange, surtout que le dévoilement d’un pan important de la vie de Zoé s’était effectué rapidement. La blondinette n’avait pas tourné autour du pot très longtemps avant de lui révéler le pot-pourri; Finlay n’avait fait quelques pas sur le rivage lacustre du lac de la vérité. Mais enfin, parler avec la blondinette s’avérait être un exercice plaisant : peu à peu, le visage de Zoé se définissait. La policière n’était plus cette pauvre sorcière incapable de se défendre, elle acquérait une profondeur, un vécu, une complexité qu’il ne soupçonnait pas.
« Non, ça me fait plaisir de te parler d’autre chose que d’expelliarmus, je t’assure ! »
Après tout, si elle désirait lui confier son état matrimonial et ses déboires ‘amoureux’ forcés, il se faisait un honneur de recevoir ses propos secrets. Son rôle de mentor s’élargissait; il passait de mentor-professeur à quasiment mentor-psychologue. Pourquoi pas. Il doutait de ses grandes capacités thérapeutiques (ne venait-il pas de la conseiller en vain ?), mais, visiblement, l’âme de Zoé n’agréait pas à ce défaut et semblait bien apaisé – puisque la sorcière s’assit, le corps donc moins tendu qu’auparavant.
« Tu sais, je ne serais pas surpris que tes échecs multiples de sortilèges soient influencés par tes problèmes, dilemmes moraux, etc. Des sorciers très doués en situation de stress ou de névrose voient leurs sorts les plus basiques se détraquer.
Ses multiples lectures dans de vieux analectes de la bibliothèque de Poudlard lui avaient appris l’étrange lien unissant le mental au physique, apportant une nitescence sur un aspect magique méconnu. Mais Zoé semblait en avoir plus que marre d’entendre parler de magie et il s’empressa de changer de sujet, avant qu’elle ne lui enfonce sa baguette dans l’oreille (qu’elle essaye, voire !).
« Non, ce fut plaisant de discuter avec toi.. enfin pas plaisant plaisant, car ce n’était pas un sujet marrant, ce qui ne veut pas dire qu’il faut se taire – loin de là - enfin, c’est bien de parler pour de vrai ! » dit-il rapidement, tentant en vain de dédramatiser l’histoire. Il jeta un coup d’œil rapide à sa montre : sa pause du midi tirait à sa fin. Il grimaça en s’imaginant la quantité de dossiers qui devait maintenant l’attendre sur son dossier; trop de paperasses, pas assez d’actions, c’était même plus marrant d’être tireur d’élite. « Oh là ! Va falloir que je quitte bientôt, si je ne veux pas risquer un renvoi immédiat… J’ai quelques minutes, tout au plus. Tu réessayes le Collaporta une dernière fois, ou je te fais confiance que tu le pratiqueras suffisamment chez toi cette semaine ? »
Il ne lui faisait qu’à moitié confiance à vrai dire, mais, comme à chaque fois, il lui relaissait le bénéfice du doute.
Spoiler:
Oh là, franchement pas terrible, je suis trop désolée. Comme la fin du message te l'indique, je propose qu'on finisse la leçon ici et qu'on refasse un autre sujet dans le style quelques semaines plus tard, avec du développement du côté Zoé-Lestrange, qu'on les fasse parler davantage :)
Sujet: Re: Mais on ne vous apprend donc rien à l'école !? Jeu 9 Oct 2014 - 22:51
à tout bientôt
Nous avions une discussion normale, comme deux êtres civilisés. S’était étonnant. Je veux dire, non pas que nous étions incapable de communiquer, mais tous les deux nous n’avions jamais pris le temps de nous poser et de papoter. Soit il me sauvait la vie par-ci ou par-là, soit il me donnait des cours pour justement, éviter de me sauver la vie trop souvent, parce que, soyons honnête, il ne sera pas toujours là quand ça chaufferait pour mon matricule.
Je lui avais donc raconté ce qui ne tournait pas très rond chez moi et il me sortit qu’il ne serait pas étonné que ça joue sur ma médiocrité en sortilège. Bah merci…c’est toujours plaisant. Apparemment discuter avec lui, lui plaisait, tant mieux, j’en étais vraiment ravie.
Il vit l’heure défiler et moi aussi par la même occasion. Il était temps de mettre un terme à ce petit moment de calme et retourner au train-train quotidien. « Un renvoi immédiat ? Ils ne sont pas très sympa dans ton service dis donc… » Bon, je ne savais pas trop ce que je risquais à arriver en retard et je préférais ne pas tenter le sort. Il me proposa de jeter un dernier sort. Je l’ai regardé, haussant un sourcil. Il était sérieux là ? Je n’en avais pas assez chié pour lui aujourd’hui ? « Je m’entraînerais, je pense que c’est suffisant pour aujourd’hui. » Mon ton était sans appel. J’essayerais chez moi, tranquille. Un peu…quand j’aurais le temps…on verra quoi.
Pour le moment je me suis levée, me suis placée face à lui et je lui ai serré la main de manière très professionnelle. « A tout bientôt mon cher. » Je lui souris. Lorsque j’ai ouvert la porte de la pièce, j’ai été complètement happé par le passage abondant. Retour à la vie et au boulot, c’est parti !