Niveau 5 • Bureau de la directrice des lois magiques
Journée de merde. Vous connaissez ça ? Ces journées qui commencent mal dès le saut du lit et qui se poursuivent toujours dans la même direction une fois au travail. C’était malheureusement une de ses journées qui était en train de s’écouler à un rythme désespérément lent. Toute la matinée j’avais le nez plongé dans les dossiers. Mon chef de section m’avait annoncé très rapidement la couleur. « Vous voyez cette pile sur mon bureau ? Vous allez vous en occuper aujourd’hui. Demain au plus tard tout doit être fini. Vous allez relire les rapports pour vous assurer qu’il n’y a pas d’erreur de langue ou dans les articles de loi. » Autant dire que je ne voyais plus mes collègues derrière les dossiers et que je m’ennuyais comme jamais. On me proposa d’aller boire un café, j’ai refusé. On me proposa de sortir pour manger un morceau j’ai dû refuser également.
J’étais en train de me prendre la tête sur un dossier dont je ne comprenais étrangement pas tout. Il avait été rédigé par un de mes collègue qui était parti à la retraite il y avait presque une année. Impossible donc pour moi d’aller le voir pour comprendre quelque chose. Je comprenais vaguement l’affaire, mais je n’étais pas encore ici lorsqu’elle s’est produite. Ce sorcier avait la folie des lois, il avait mis des articles absolument partout et pour tout, j’étais à la rue. Comment un dossier a-t-il pu traîner si longtemps ? Il fallait que je trouve une personne qui pourrait m’éclairer. Mais s’était l’heure de la pause, peu probable que je trouverais de l’aide.
Je me suis rendue dans le bureau de mon supérieur, vide. Bon, il fallait que j’aille plus loin. Quittant le bureau, j’ai jeté un œil dans celui des Aurors, mais personne non plus. Seule autre possibilité, le service des lois magiques. Il fallait que je remonte un peu à la surface. Dossier sous le bras, cape sur les épaules, ma tresse rebondissait contre mon dos au rythme de mon pas soutenu. L’ascenseur était vide, hormis quelques notes de services. Décidément, s’il doit y avoir une attaque, il faudrait que ça se passe à l’heure de la pause repas, j’ai l’impression que le ministère est entièrement vide. Niveau cinq, je suis descendue et d’un pas assuré je me suis dirigée vers les bureaux. Malheureusement ils étaient également vides. Décidément… Au bout du couloir se trouvait le bureau de la directrice de ce département. Je n’avais pas d’autre choix. Elle n’avait pas une bonne réputation, mais bon, aux grands mots, les grands moyens. J’ai frappé. Pas de réponses. J’ai poussé la porte. Vide. J’ai inspiré un bon coup et je suis entrée dans le bureau, fermant la porte derrière moi. Une petite barrette sur le bureau me rappela le nom de la directrice. Lestrange…décidément s’était une invasion, ils étaient partout et ils allaient coloniser le monde ! Ou pas… Dans tous les cas, je n’étais pas certaine que la future Lestrange que je suis, allais être bien accueillie.
J’entendis des pas. La traîtresse de porte ne m’avait pas annoncé sa venue. Je me suis retournée et je suis tombée face à Katherina Lestrange. L’épouse d’un des cousins de mon fiancé. C’est vaguement compliqué les histoires de famille. Reprenant un peu de contenance, j’ai esquissé un sourire polis. « Mrs Lestrange, je ne vous attendais pas si tôt. » Je me suis interrompue, je me rendais compte que ma phrase pouvait être mal interprétée. Et des embrouilles familiales et professionnelles étaient loin d’être ce que je désirais. « Mais je suis ravie que vous soyez là, j’aurais des questions au niveau des lois magiques si vous accepteriez de me donner un peu de votre temps. » Vouvoiement, respect, je lui devais au moins ça, au vu de son âge, de son rang hiérarchique et si je voulais être acceptée dans la famille. J’avais porté ma main libre au dossier que je portais sous le bras, comme pour lui montrer que j’avais de la paperasse pour elle. J’espérais qu’elle ne m’enverrait pas balader.
Sujet: Re: Chère collègue fourchelangue ! ♦ PV Zoé Mer 7 Jan 2015 - 9:57
Je vis clairement qu’elle n’était pas particulièrement heureuse de me voir dans son bureau à l’heure du déjeuner. Je pouvais la comprendre. Moi-même n’avais encore rien avalé depuis ce matin. Je lui donnais le dossier, vu qu’elle le demandait. « Bonjour Zoé, j’imagine qu’il n’y a personne d’autres pour te renseigner. C’est urgent ? » J’eus la décence de paraître gênée et de baisser les yeux, observant la plaque à son nom. « Disons que j’ai une pile monstrueuse de dossiers à rendre pour ce soir et vu que je me prenais la tête sur celui-ci, je me suis dis qu’il me fallait de l’aide. Et malheureusement, tout de monde est en pause déjeuner. » Alors oui, je n’avais pas le choix et je considérais ça comme urgent.
Mais déjà elle reprit. « De quoi il parle ce dossier ? D’ailleurs, tu travailles dans quel département déjà ? » Relevant les yeux, je l’ai regardée. Je devais être vraiment insignifiante à ses yeux pour qu’elle ne se souvienne pas du métier de sa futur belle-sœur par alliance…parce qu’il était probable qu’elle se rappelait parfaitement celui que Bellatrix. « Je suis au département de la justice magique. » Ce qui signifiait que j’étais dans les profondeurs du bâtiment. Après tout, j’étais au dernier étage avant le bureau du ministre, ce n’était pas rien. « Dans la brigade de la police magique. » J’étais fière de mon poste, mais je visais plus haut, je voulais devenir tireuse d’élite.
Je me suis appuyée contre le dossier de mon siège pour me lancer dans l’explication du dossier. « C’est une affaire qui date de 1975, le dossier devait être perdu je ne sais où. Ce que j’en ai compris c’est qu’un sorcier se serait défoulé sur d’autres sorciers et des moldu. Mais la personne qui a écrit le rapport à prit soin de citer pleins d’articles de lois divers et variés et au final, je ne comprends pas grand-chose. » Je fis une pause. « Je suis censée le relire et m’assurer qu’il n’y ait pas d’erreur de langue ou dans les articles. » Autant dire que là, s’était juste impossible. Alors certes, j’avais étudié la loi durant ma formation, mais certainement pas aussi pousser qu’une personne travaillant dans ce service. Encore moins que la directrice.
Je le vis se pencher sur le dossier et je me suis permise un commentaire. « Je ne savais pas que vous étiez directrice du service, ça fait longtemps ? » De quoi engager la discussion et surtout me renseigner un peu sur elle.
Lorsqu’elle m’apprit que ça faisait deux ans qu’elle était la directrice du service, je dus avouer que j’étais impressionnée. Je faisais moi-même partie du Ministère depuis deux ans. Peut-être étais-ce pour cela que je n’avais jamais eu vent d’un changement de directeur de service…après tout, si elle avait été nommée avant mon arrivée, s’était tout à fait normal. Je ne voyais pas quoi lui répondre, aussi ais-je hoché la tête, de manière à montrer que j’avais bien compris.
Elle regarda le dossier et vint à mes côtés pour que je puisse suivre ses explications. Elle connaissait clairement son boulot, parce que de mon côté, si je connaissais l’article 35 – qui ne le connait pas d’ailleurs – les autres étaient bien plus obscures pour moi. « Je veux bien que vous me le prêtiez s’il vous plait, j’ai comme l’impression que je risque de tomber sur d’autres de ses dossiers. » Rien que d’y penser, je sentais que la journée allait être terriblement longue. « Il est probable par contre que je finisse très tard du coup. » Accepterait-elle tout de même de me le laisser si je dois passer la nuit à mon bureau ?
Elle relança la discussion en me parlant de Rabastan. Son nom me déclencha une série de picotement dans le dos. Voilà quelques jours maintenant que je ne l’avais plus vu. Je ne saurais dire si j’étais impatiente ou anxieuse à l’idée de le revoir. Elle me demanda si ça faisait longtemps que je travaillais ici. « Depuis un peu plus de deux ans maintenant. » Voilà bien longtemps que j’avais quitté les bancs de Poudlard. Le château et l’innocence des cours et de la vie me manquaient parfois.
J’allais lui demander quelque chose, mais alors que j’ouvrais la bouche, j’entendis un sifflement. Immédiatement, j’eus l’impression que mon sang se glaçait. Comment était-ce possible ? Pas ici ! Le silence commençait à se faire une petite place entre nous deux quand cette fois-ci, je n’entendis non plus un sifflement, mais deux, bientôt suivit par des propos plus compréhensibles. « Qui c’est ? » « Chut elle va nous entendre. » « Impossible. » « Elle nous regarde. » J’avais en effet tourné la tête dans la direction d’où venaient les voix, mais je ne voyais rien. Peut-être vaguement un reflet, mais je n’étais pas certaine. Le silence se faisait lourd, je devais reprendre la discussion. « Vous avez quelque chose qui chauffe ? » Question un peu idiote, mais les sifflements pouvaient presque s’apparenté au sifflement de la vapeur par exemple.
Dernière édition par Zoé H. Peverell le Ven 20 Fév 2015 - 13:13, édité 1 fois
Elle me donna son exemplaire du code magique et je la remerciais d’un sourire. J’avais clairementcompris que je n’avais pas intérêt à oublier de le lui rendre. Mais il n’y avait pas de risque, franchement...que ferais-je de ce livre à part pour traiter les dossiers complexes des policiers ? Rien. Et puis dans le pire des cas, j’irais m’acheter un exemplaire la semaine prochaine.
Je lui avais parlé de façon détournée de ses serpents. Oui, il devait y en avoir plusieurs. J’avais parlé de quelque chose qui chauffait...franchement faut réfléchir un peu avant de parler, ça ne se ressemblait absolument pas, il n’y avait aucune comparaison possible...et pourtant...
Bien entendu, elle me repris, en quelque sorte. Elle me demanda d’être plus précise. S’était compréhensible en même temps, surtout si rien ne cuisait dans son bureau. Je me demandais d’ailleurs si nous avions le droit d’avoir une petite cuisine dans un coin de notre bureau...enfin nous...plutôt les chefs de service. Il faudrait que je me renseigne et me cultive un petit peu. « Je...c’est confus...On dirait des sifflements, ou des chuchotements... » J’essayais de ne pas trop lui mentir, tout en ne lui cachant pas non plus trop la vérité. Je décidais de la regarder dans les yeux, histoire de savoir si elle m’avait percée à jour, ou si j’avais encore une chance de me racheter. « Vous permettez que je regarde juste dans ce coin ? » C’était une demande drôlement culottée. Elle m’avait surprise dans son bureau, comme une criminelle entrain de le cambrioler. Et voilà à présent que je me permettais de fouiner pour satisfaire ma curiosité. Je ne voulais pas bouger sans son consentement, mais des yeux, je cherchais déjà mes proies. Si je réfléchissais deux courtes secondes, les serpents devaient vivre dans un vivarium. Celui-ci était probablement caché à la vue des visiteurs, ou du moins installé de manière à ce qu’on ne les remarques que du coin de l’œil la première fois. Probable également qu’elle même depuis sa chaise, puisse les couver du regard.
Finalement, je me suis décidée à lui poser une autre question, qui pouvait sonner un peu comme une déduction. « A moins que ce ne soit des serpents ? » A peine avais-je prononcer ma phrase, que je me suis rendue compte que je venais d’employer le pluriel. Comment une personne dénuée de la possibilité de comprendre ses animaux, pouvait-elle savoir qu’il y en avait plus d’un ?