Assise sur son lit, Lily joue avec les bouts de la lettre qu'elle vient de déchirer. La bouche pincée, elle met feu au morceau les uns après les autres. Elle peut toujours refuser, rien ne lui interdit de refuser cette mission qui va à l'encontre de sa déontologie. Après tout n'est-ce pas un meurtre qu'on lui demande ? «  Incendio.  » Un nouveau bout de la lettre prend feu pour retomber en cendre. Des larmes perlent au coin de ses yeux, elle n'est pas une meurtrière, mais au fond d'elle, elle sait très bien qu'elle n'a pas le choix. Bientôt ils rentreront en guerre, les tensions grandissantes éclateront un jour ou l'autre. Bientôt elle devra tuer. Elle avait déjà envisagé l'idée, elle l'avait retournée dans tout les sens dans son esprit sans vraiment pouvoir se résoudre à vraiment l'accepter. Elle appréhendait l'instant où on lui demanderait cela, tout en se disant au fond d'elle que cela ne pourrait jamais arriver. Et pourtant, cela est arriver. Elle n'arrive pas à se décider, elle a peur de se décider pour être exacte. «  Incendio.  » Le dernier papier brûle dans les airs pour retomber parmi le tas de cendre qui s'est formé sur son lit. D'un geste de la main elle fait tomber le tas grisâtre sur le sol. Elle jette un coup d’œil lasse, il faut qu'elle les fasse disparaître avant qu'Iseult revienne sinon elle va de nouveau pester. La sorcière pousse un soupir les fait s'envoler par la fenêtre, dehors elle entend un cris de protestation. Tant pis pour la personne qui était là.

Elle se laisse retomber sur son lit et observe le plafond étoilé. Elles trouvaient le blanc bien trop triste, alors un soir l'alcool aidant elles avaient fait de ce plafond une nuit étoilée. Sa vue décrocha enfin un sourire à la rouquine, mais rien n'était arrangée, elle avait toujours un soucis. «  Pourquooooooooooooi !  » Elle se retourne pour étouffer son gémissement dans son oreiller. Pourquoi lui avoir demander ça à elle ? Elle n'est pas une meurtrière, mais pourtant elle sait qu'elle n'a pas le choix, que c'est pour une bonne cause. «  Et bien ! Qu'est-ce qui va pas !  » Iseult est de retour avec les pizzas. Lily lui jette un coup d’œil misérable avant de laisser retomber sa tête sur l'oreiller. Sa colocataire tapote gentiment son dos. « Et bien ? Dis moi tout...  » Non. Elle ne pouvait pas lui dire justement. La lettre était très claire à ce sujet. Elle mettait sa vie en jeu. Sous le regard insistant de la norvégienne elle finit par lâcher. «  Je dois faire quelque chose qui n'est pas, mais nécessaire et je n'arrive pas à me décider.  » « Ho c'est tout ?  » Lily se relève et jette un regard sombre à la sorcière. «  Oui, c'est tout.  » Réplique-t-elle sur un ton froid qui fait rire Iseult.

Sa camarade se lève et lui jette une pièce. « Remet toi au destin, pile tu le fais, face tu ne le fais pas.  » Le destin au bout d'une pièce. Elle avait joué il y a quelques mois son amitié avec Marlène avec une pièce aussi. Pile elle le fait, face, elle ne le fait pas. Bien, c'est ce qui lui semble le plus simple. Elle envoie la pièce en l'air. Face. Le destin ne veut pas qu'elle devienne une meurtrière, elle rend la pièce à Iseult et se lève pour prendre une part de pizza hawaïenne. Sa colocataire lui jette un regard curieux. « Alors ?  » Lily souffle sur sa part. «  Pile.  » Il est temps pour elle de construire son propre destin, quoi que cela coûte.

Dés:

Lily passe nerveusement la main dans ses cheveux sous le regard scrutateur de Modji. « Et pou'quoi est-ce que je te trouv'ais ce type ? » Son fort accent tchadien lui fait manger les mots, ce qui lui vaut de nombreux sobriquet de la part des étudiants. La sorcière croise les bras et lui jette un regard de chien battu. « On est pote non ? J'ai planqué pour toi tes joints quand il y a eut la fouille. J'aurais pu me faire virer, tu me dois bien ça. » A vrai dire ce jour-là, elle n'avait pas vraiment eut le choix. Modji avait débarqué, paniqué, dans sa chambre et lui avait fourré dans les mains sa réserve de joints la suppliant de la planquer. On n'appréciait pas vraiment les nés-moldus avec un fort caractère comme le sien et une dénonciation anonyme était tellement plus simple que d'engager le duel. Avant même qu'elle ait pu refuser il était reparti dans sa propre chambre sous le regard amusé des filles qui se demandaient bien ce que ce charmant garçon venait de faire dans leur dortoir. Comprenant que cela n'était pas suffisant, Lily renchérit. « T'es le meilleur pour trouver les gens, faut vraiment que je contacte ce type, c'est une question de vie ou de mort. » Surtout pour lui. Modji pousse un soupir avant de lâcher. «  Okay, mais en échange tu pa'les de moi en bien aup'ès d'Iseult. Les joints s'étaient pas pour moi ! Je les gardais pour un pote et  » Elle le coupe. « Je lui dirais que t'es un type bien. Je te le promet.  » Il tend la main que Lily serre. «  Ma'ché conclu alo's ! Reviens me voir demain soir, je devais avoir l'ad'esse de ton type.  » La rouquine se penche et lui colle un énorme baiser baveux sur la joue. Ce qui fit rire le sorcier. « T'es le meilleur !  »

«  Qu'est-ce qu'il doit te rendre comme service ?  » «  Qui ça ?  » Iseult lui fait face, croisant les bras. « Modji, je sais que vous êtes amis, mais tu te mets tout à coup à parler de lui !  » La jeune femme prit une mine offusquée. « Hier encore tu te plaignais de ton célibat ! J'essaie juste à te faire comprendre qu'il est l'homme parfait !  » Elle hausse un sourcil, elle n'y croit pas, Modji est tout sauf son type. « Tu devrais essayer de le connaître mieux, tout les mecs avec qui tu sors sont des goules ! Tu le dis toi-même.  » Cela la fait au moins rire. « Et bien s'il est aussi bien que tu le dis, je t'accompagne le voir.  » Ça ce n'était pas prévu. Elle préférait autant éviter qu'on sache qu'elle était sur la trace de Strump. Pesant le pour et le contre, elle finit par se résigner. « Allez viens.  » Refuser n'aurait fait qu'attiser sa curiosité. Ce n'est pas à ce dont elle tenait.

**

« Modji !  » Le sorcier lève les yeux de son parchemin, son sourire s'éclaircit de ravissement à la vue d'Iseult aux côtés de Lily. Il enroule son devoir tendit que les deux jeunes filles le rejoignent. « Alors tu as l'adresse ?  » Il lui jette un regard amusé, ce n'était pas le genre de Lily d'être aussi impatiente. Modji lui tend un papier sur lequel est griffoné une adresse et une heure. La rouquine lui jette un regard interrogatif. «  Tu veux voir ce type, non ? Je t'ai p'is rendez-vous.  » Elle ouvrit la bouche pour protester, elle ne voulait pas qu'on sache qui elle était. «  T'inquiète, tu se'a Ahava Ha'akti.  » Nerveuse elle fit tourner le papier entre ses doigts, c'était pas ce qu'elle avait prévue. « Tu crois que j'ai l'allure d'une égyptienne ?  » Maugréa-t-elle.

Dé:

Les poings sur les hanches, Iseult finit par poser la question qui lui brûle les lèvres. « Et pourquoi tu devrais avoir l'air de quelqu'un d'autre ? » La sorcière déglutit, ne savant trop quoi répondre. « C'est son amant. » Modji vient de répondre pour elle. Sous le regard curieux d'Iseult il renchérit. « Elle pou'ait se fai'e renvoyer de l'unive'sité si cela se savait, surtout qu'il est ma'ié, donc faut pas qu'on sache que c'est elle tout simplement. » Il tapote affectueusement l'épaule de la jeune femme. « Je me suis dis que ça se'ait plus simple pour toi si je p'enais rendez-vous, comme ça tu n'au'as pas de cours à rater. » La sorcière est de plus en plus mal à l'aise, s'interrogeant sur la bonne idée d'avoir demander de l'aide à Modji. L'explication semble suffire à Iseult dont le regard trahit la rêverie qui vient de la prendre. Il va vouloir quelque chose d'elle, il va vouloir savoir ce qu'elle va faire ensuite. Elle va devoir le faire oublier. Elle s'en occupera plus tard. Du bout des doigts, Iseult relève une mèche de cheveux et fait la moue. « C'est vrai que tu ne fais pas très égyptienne. » Les yeux brillants elle ajoute. « Tu as de la chance que je veuille devenir professeur de métamorphose, tu vas êtres mon cobaye. » Elle se tourna vers Modji et lui ordonna sur un ton autoritaire. « Toi va lui trouver des vêtements et rejoint nous dans notre chambre, le surveillant n'est pas là, mais fait attention tout de même. » Le sorcier se met au garde à vous bafouillant qu'il fera tout ce qu'elle désire avant de s'en aller en courant. « Allez, viens avec moi. »

Assise sur une chaise, Lily fixe d'un air inquiet Iseult qui tourne autour d'elle, jetant de temps en temps des petits coups d’œils aux livres étalées dans la chambre. « Es-tu certaine de savoir ce que tu es en train de faire ? » Sa colocataire répondit un oui évasif qui n'arrive pas vraiment à rassurer Lily. « Je ne tiens pas à rester toute ma vie avec une allure d'égyptienne. » Iseult s'arrête et la fixe. « Ne t'inquiète pas, ce n'est que du temporaire. Et puis on va faire un mélange de potions et de sorts ! » Lily soupire. « Super... » Elle n'arrive pas à partager la joie de sa camarade. Probablement parce qu'elle en était le cobaye. Iseult lui tend un verre remplit d'un épais liquide orange. Lily le renifle, hésitante, face a son regard interrogateur la norvégienne répond. « Potion de vieillissement, j'en utilise pour aller dans les soirées... » « Par merlin ne me dis pas que tu vas à ce genre de soirée... » « Et toi, ton amant n'est pas de prime jeunesse j'ai l'impression. » Réplique-t-elle vertement. Elle l'a vexée, ce n'est pas la meilleure chose à faire. « A ta santé ! » Elle lève son verre en direction d'Iseult espérant lui arracher un sourire amusé, mais la sorcière se contente de l'ignorer. Elle boit son verre.

« Tu as vraiment un don. » Murmure Lily stupéfaite. Le miroir ne renvoie pas Lily Evans. Le miroir renvoie une inconnue. Quelqu'un qu'elle n'est pas. Certaines transformations avaient été douloureuse, comme la pigmentation de la peau, elle avait eut l'impression que tout son corps avait prit feu. Elle jette un petit coup d’œil inquiet à Iseult. « Tu me jures que je retrouverai ma véritable apparence ? » Rien ne semble pouvoir enlever le sourire de triomphe du visage d'Iseult, pas même les doute de Lily. Elle se saisit de son visage et le fait obliquer pour mieux admirer son travail. « Tu devras faire attention, certaines transformation ne seront pas permanentes, comme la pigmentation de la peau. Elle va s'éclaircir au bout de quelques heures. Tu sais que les yeux vairons te vont bien ? Tu devrais les garder. » La sorcière secoue la tête. « Les yeux vairons vont à Ahava Harakti, pas à Lily Evans. »

Dé:

Quelqu'un frappe de manière discrète à la porte. D'un même mouvement, les deux sorcières se tourne vers la source du bruit. « Entrez. » Invite Lily. Modji ouvre la porte, les bras remplient d'accessoires en tout genre et d'une tenue. La jeune femme lève un sourcil étonnée devant la longue robe qu'il lui tend. « Tu es sûr de toi ? » Le décolleté est échancré et la robe semble vouloir coller aux formes du corps avant même qu'elle ne l'ai enfilée. « Vous avez rendez-vous dans le restaurant de son hôtel, si tu es une femme d'affaire, autant que tu sois une femme chic. » Il rajoute. « Par ici les femmes riches n'hésitent pas à le montrer. Alors habille toi, tu vas être en retard sinon. » Hésitante elle attrape les vêtements qu'il lui tend et se dirige vers leur cabine d'essayage qu'elles avaient installé pour pouvoir se changer alors que l'autre est présente. Après un dernier regard hésitant au couple, elle tira d'un geste sec le rideau. Elle aurait préféré qu'il ne trouve, que quelque chose l'empêche de tuer cet homme. Lentement, elle retire ses vêtements, les jetant au sol à ses pieds, chercher une échappatoire. Elle était seule en Égypte, personne ne lui reprocherai d'avoir rater ce type, de ne pas être capable de le tuer, elle le sait très bien. Elle enfile la robe noire fendue à la jambe qui comme elle s'y attendait lui colle au corps.

Modji pousse un sifflement d'admiration lorsqu'elle sort gênée de la cabine. Sans pitié, Iseult lui tend des escarpins eux aussi noir. « Ce n'est pas possible de tenir debout sur ces échasses. » En guise de réponse elle éclate de rire et lui met dans les mains. Parfait, elle doit tuer un homme et porter la plus haute paire de talon de sa vie. Au moins les chaussures sont à sa taille. Elle jette un coup d’œil étonné à Modji. Tout est à sa taille, il y a quelque chose d'assez angoissant... D'un haussement d'épaule, il répond. « Je sais tout, je découvre tout, c'est pour cela que tu m'as engagé. » C'est aussi pour cela qu'elle devra s'assurer qu'il se taise. « Assieds toi là ! » Iseult la pousse sur la chaise et commence à la coiffer avec une brutalité qui lui arrache des cris de douleurs. Une étrange détermination grandit en elle au fur et à mesure de la préparation. L'impression que maintenant il est trop tard, qu'elle est obligée de tuer cet homme. Pourtant si, elle a le choix. « Ne bouge pas » Souffle Iseult. Elle s'attaque maintenant au maquillage. La transformant une seconde fois. Faisant de l'égyptienne qu'elle est, une égyptienne distinguée et chic. Tout semble vouloir à ce qu'elle tue cet homme. Pourtant elle n'arrive toujours pas à réaliser ce qu'elle est en train de se préparer çà faire. Ce n'est pas seulement une mission comme les autres, c'est une mission qui impliquer d'ôter la vie de quelqu'un. « Tu es prête ! » Son ton résonne de fierté. Elle aimerai, mais elle n'arrive pas à partager sa réjouissance.

Dé:

« N'oublie pas les bijoux ! » Lily jugeait la tenue déjà beaucoup trop clinquante, mais l'absence de bijoux peut sembler étrange. Dorés, énormes, avec de grosses pierres, brillants de milles feux. Boucles d'oreilles, collier, bracelets, rien ne semble manquer à sa tenue. Iseult l'attrape par les épaules et la fixe avec un petit sourire heureux. « Tu es parfaite ma chérie, ton amant ne va pas en revenir. » Croyait-elle vraiment dans cette histoire d'amant ? Elle aimerait dire oui en voyant son regard brillant, mais elle en doute tellement à cet instant. Les mots lui manquent, elle se contente donc d'hocher la tête avec un petit sourire. Modji la pousse vers la porte. « Allez file ma g'ande, ne sois pas en reta'd ! » Elle hoche de nouveau de la tête et s'en va d'un pas chancelant avant de revenir sur ses pas. « Merci pour votre aide ! » La chaleur pesante lui permet de ne pas porter de cape et de s’encombrer. Elle n'arrive déjà guère à marcher avec ses chaussures bien trop hautes à son goût, si en plus elle devait faire attention de ne pas marcher sur sa cape, elle se serait retrouver pieds nus.

D'un pas rapide, elle se retrouva hors du dortoir. Elle avait surpris les regards envieux ou remplis de désirs des passants qui croisaient sa route. Mal à l'aise, elle serre les bras contre elle. Elle n'avait qu'un petit sac où elle avait rapidement rangée sa bourse et sa baguette. Nerveuse elle s'arrête à l'air de transplanage. Plantée sur ses escarpins, elle se mord nerveusement la lèvre, incertaine de ce qu'elle doit faire. Il est toujours temps de faire demi-tour, de s'en aller, mais... Dumbledore a confiance en elle. Ce n'est pas un meurtre au nom d'une idée stupide. La guerre a déjà commencé, dans l'ombre, mais elle est bel et bien là. L'hésitation n'a pas sa place. La sorcière transplane.

Elle atterrit devant ce qui est de toute évidence l'hôtel. « Par merlin... » Gémit-elle. Elle aurait préféré un hôtel miteux, mais non c'était un hôtel magique de toute évidence de luxe. Sa bourse allait en souffrir. Beaucoup trop souffrir. « Okay Merlin, t'as intérêt de faire en sorte sur Strump est un vrai gentleman. » D'un pas hésitant elle pénètre, le cœur battant, l'estomac serré. Elle surprend le reflet d'une femme juste à côté d'elle. C'est elle, c'est vrai que c'est elle cette égyptienne. Elle sourit à son reflet. Sourire qui disparaît. Tuer. Parce qu'on le lui avait demandé. Parce que c'est un ordre. « Madame ? » Un groom la tire de ses interrogations. Elle tente de reprendre tant bien que mal une certaine contenance. « Je suis Madame Harakti. Je dois rejoindre Monsieur Strump. » « Ah oui, il est au bar, veuillez me suivre. » L'homme tourne les talons et se dirige vers le pas. Elle tente de le rattraper, mais manque de trébucher sur les talons, avant de se reprendre. Une lumière tamisée éclaire le bar, il y a un homme seul en train de discuter avec le barman. Lily manque de défaillir. Il est si réel, si vivant et pourtant elle doit le tuer.

Dé:

Il n'est pas si vieux que cela, il a des allures de père de famille à vrai dire. Il est bien trop réel, bien trop vivant. Elle avait espéré rencontrer un type avec une allure de sales types, quelqu'un qui semblait mériter de mourir, mais ce n'est sans aucun doute son cas. Il jette un regard ennuyé à la tenue, semblant la trouvait tout à fait déplacée. Lily tendit une main. « Je suis ravie de vous rencontrer monsieur Strump. » Il la serre mollement, sans grande conviction. « Asseyez-vous je vous prie. » Elle prend place sur le tabouret qu'il tire vers elle. « Votre accent fait très britannique pour une égyptienne. » Elle sursaute, elle n'a pas pensé à son accent. Ni même de quelle manière elle va le tuer à vrai dire. Elle en prend tout à coup conscience. Ridicule, elle est tout simplement ridicule, elle ne cessait de se demander comme elle allait le trouver, mais de quelle manière le tuer, de quelle manière se faire passer pour une égyptienne. Ce n'est pas son genre d'oublier les détails, elle est plus du genre perfectionniste. Pourtant elle est en train de perdre tout ces moyens. « Avez-vous étudié en Angleterre ? » Ravie de cette question, elle hoche de la tête. « Oui absolument, j'ai fait mes études à l'université du lac. » « Ah vraiment ? » Il ne semble pas vraiment intéresser. « Garçon ! Un whisky pur feu pour la dame. » Il se tourne vers elle. « Cela vous convient n'est-ce pas ? » Le serveur pose le verre devant Lily. « Je crois que je n'ai plus trop le choix. » Au moins cela fait rire Strump. Il lève son verre. « Santé. » Elle fait de même avant de boire cul sec.

Elle a besoin d'un verre de whisky pur feu pour tuer ce type. Avec un peu d'espoir l'alcool lui donnera des idées sur la manière dont le tuer. La jeune femme lève la tête surprise et regarde autours d'elle. Ils sont étrangement seuls. Le barman est occupé à l'autre bout du bar. « Et pourquoi vous êtes là ? » « Pour vous tuer. » Elle hoquette de surprise et regarde terrifiée son verre. De nouveau l'homme rit. « Véritaserum très chère, vous pensez vraiment que vous êtes la première à essayer de me tuer ? » Il lui attrape la main. « N'essayez pas de vous échapper Miss Evans. » Elle devient blanche comme la mort. « Oui, on n'accède pas à mon grade sans certaines... capacités. Garçon ! Un autre verre pour nous deux ! » Le barman revient et leur sert devant eux deux whisky. Cette fois-ci elle n'y touche pas. « Oh vous pouvez le boire. Il n'y a plus rien et puis je tiens à vous parler avant. » Lui parler. Elle regarde le verre. Elle l'attrape et le boit de nouveau cul sec. La soirée allait être de toute évidence beaucoup plus longue qu'elle ne le pensait et elle en a besoin.

Dé:

« Qui vous envoie ? » Elle ne répond pas. La tête baissée, elle fixe son verre vide qu'elle fait tourner sur le bar en bois. L'homme frappe sur le bar brutalement, faisant sursauter les verres. « J'ai demandé, qui vous envoie. » Son ton devient menaçant. « L'ordre du phœnix. » Dire la vérité la répugne, mais la potion lui impose. Au fond ce n'est pas si important que cela, avant la fin de la soirée l'un d'entre eux sera mort. « Et ça sera vous. » La jeune femme lui jette un regard noir. « C'est mal polie de lire dans les pensées des gens vous savez. » Il hausse des épaules. « Vous voulez me tuer, c'est la moindre des choses que je lise dans votre esprit. » « Alors pourquoi toute ces questions ? » Réplique-t-elle froidement. « Après tout vous pouvez trouver les informations dans mon esprit. » Il secoue la tête. « Tut, tut, ça ne marche pas ainsi. » Il prend un air professoral. Clairement remplit de fierté de lui apprendre quelque chose sur les legilimens. « L'esprit humain est bien trop complexe jeune fille pour que je puisse lire les informations que je désire. Pour cette raison je dois vous posez quelque questions, tout simplement. » Il sourit d'une manière avenante, mais loin de rassurer Lily, il la fait frissonner. Du bout du doigt il tapote sur le bar, un air pensif sur le visage. « Vous savez très chère, je me suis toujours méfié de votre ordre... » Il lâche avec dégoût le dernier mot. « Quand je ramènerai la photo de votre cadavre, ils auront enfin la preuve que cette alliance est une très mauvaise idée. » L'idée de le tuer ne la dérange plus vraiment à cet instant, cela est désormais une question de survie. Tuer ou être tuée.

Il jette quelques gallions sur le bar avant de lui ordonner d'une voix traînante. « Suivez-moi Miss Evans. » Elle pourrait s'enfuir, elle ne l'a pas tué après tout, sa parole contre la sienne. Aucune preuve. Pourtant elle se lève et le suit d'un pas chancelant maudissant les échasses sur lesquelles elle est juchée. Fuir ne servira à rien, il veut la tuer et il la tuera, qu'elle fuit ou non. Dehors la nuit est tombée, si les journées sont chaudes, les nuits sont quant à elle fraîches. Il lui donne son bras. Lily y jette un regard de mépris, mais y pose tout de même le bout des doigts. Les passants pourraient presque les prendre pour un gentil petit couple. Ils font un pas dans la rue, puis un second et elle se retrouve happée par le transplanage.

Elle ne voit que des ombres se formaient, mais les lieux ne lui sont pas si inconnues que cela. Un chantier archéologique, elle le connaît très bien. L'homme semble bien trop concentré sur l'endroit où il pourrait la tuer pour lire dans son esprit. Méfiante, elle tente de penser à autre chose, faire le vide dans son esprit. Pas de chance, la méditation ce n'est pas son truc. Le terrain n'est pas fait pour les talons et elle manque à chaque pas de tomber, trébuchant sur des petits cailloux. « Retirez vos chaussures, vous êtes bien trop lente. » Elle suit ses ordres, retirant ses chaussures pour les abandonner sur place. Il l'observe avec un petit regard remplit de fierté. Jouissant du pouvoir qu'il a sur elle.

Dé:

Strump lui fait signe de rentrer dans le temple. Elle jette des coups d’œils étonnés autour d'elle. Étrange qu'il n'y ait personne pour surveiller le chantier archéologique. Surtout cet... endroit. Elle avait fait des fouilles sur le temple, mais très rapidement Brandon avait prit la décision d'arrêter les fouilles. Le temple était dédié à Abandon. Dieu sombre avide de sacrifices humains entre autre et dont les adeptes pratiquaient la magie noire. Ce temps n'est pas comme les autres temples, on ne fait pas face à quelques momies mal réveillés ou à un effrit qui veut faire carboniser. Ce lieu est bien plus maléfique. Les fouilles avaient continués jusqu'à ce que l'université décidé d’interdire le lieux. Toutefois il devait avoir toujours quelqu'un en train de le surveiller, s'assurant que personne ne rentrerait pas erreur dans le temple. Risquant de perdre la vie, mais aussi de provoquer très probablement la fin du monde. Autre élément étrange, cette manière dont Strump avait l'air de se repérer, comme s'il a une parfaite connaissance des lieux. « Les prêtres par ici étaient intéressés par la magie noire, mais pas que.  Lumos. » La faible lumière de sa baguette révèle des hiéroglyphes. La jeune femme n'ose pas jeter un coup d’œil, craignant ce qu'elle pourrait lire. Strump reprend exalté. « Ils avaient la connaissance pour ôter la magie, car voyez-vous Miss Evans, seul ceux qui ne possédaient pas la magie devait être sacrifiés au nom de leur dieu. Savez-vous pourquoi ? » Elle a froid, mal aux pieds et ne tient pas à répondre à sa question. Il s'arrête et la fixe furieux. « Je sais que vous connaissez la réponse Miss Evans, répondez à ma question. » Elle soupire. « Parce que pour eux les personnes possédant la magie sont des êtres égaux aux dieux. » Il fait claquer sa langue. « Bonne réponse ! » Il reprend sa route. «  Ils avaient tord, nous ne sommes pas égaux aux dieux, mais ils avaient un talent brillant ! Je comptais venir ici récupérer un objet, mais je vais en profiter pour vous tuer.»

« Incendio. » Les torches s'allument les uns après les autres. Lily recule d'un pas stupéfaite, la salle sacrificielle. Un sourire narquois se glisse sur ses lèvres. « Vous comptez honorer leur dieu ? » Il se tourne vers elle. « Oh ? Vous aussi êtes legimen ? Allongez-vous sur la table, ça ne sera pas bien long. » Elle ne bouge pas, s'accrochant de manière désespérée à son sac. A l'intérieur il y a sa baguette. « Impero. » Lily pousse un hoquet de surprise. « Va t'allonger et je t'interdis de prendre ta baguette. » Elle tente de lutter, mais ses pieds avancent seuls. Non, elle ne peut pas mourir comme ça, c'est elle qui doit le tuer, c'est qui doit vivre ce soir. Elle grimpe sur la table et s'allonge dessus, les bras le long du corps. Elle se concentre, son bras bouge, se dégage. Il suffit qu'elle active le mécanisme. « Tu penses vraiment pouvoir me tuer ? » Il rit. Il la croit incapable. Elle ferme les yeux et force à se concentrer. Elle peut échapper, une volonté suffisamment forte et... Elle roule et tombe sur le sol. Activant par la même occasion la dalle. « Et bien tu as raté ! » Elle prend une mine dépitée. Fier de son pouvoir il s'approche d'elle, un couteau à la main. Une dalle, deux dalles, elle appuie de toute ses forces sur celle où il pose le pied.

Des piques sortent, empalant Strump et le bras de Lily. Elle hurle, lui se tait. Il est mort. Elles disparaissent comme elles sont venues, rentrant dans le sol. La sorcière se roule sur le sol, loin des dalles piégées. Le sang coule à flot de la plaie s'échappant dans les rainures du sol et les teintant de rouge. Merlin merci, avant sa fermeture Brandon avait tenu à ce qu'ils fassent des fouilles dans le temple.

Dé:

Au début ses gestes sont lents, saccadés, elle se saisit du rebord de la table sacrificielle de son bras valide pour se relever. Elle manque de tomber, mais se retient, s'appuyant. Avec de petits gestes nerveux, elle se met à farfouiller dans son petit sac à main à la recherche de sa baguette. Ses jambes se dérobent sous elle. Elle jure, se laisse tomber sur la table, de sa main valide elle attrape sa baguette. Elle doit arrêter l’hémorragie, elle doit faire quelque chose. Ses doigts sont poisseux, sa main tremble quand elle la pointe sur son bras. Sa voix la trahit quand elle lance le sortilège une première fois. Il échoue.Il est mort, elle a réussit sa mission, mais il est de hors de question pour elle de mourir à son tour. Elle essaie une seconde fois, avec plus de fermeté. Elle pousse un hurlement, la magie fait effet, les chaires commencent à se refermer, le sang cesse de couler. Son visage pâle comme un linceul perd le peu de couleur qu'il avait quand elle voit enfin la blessure sur son bras. « Par merlin. » Gémit-elle. De chaque côté de son bras la chaire est transpercée. « Je dois partir, oui je dois partir. » Hébétée, elle avance d'un pas lent et hésitant. Son pied nu s'enfonce dans le cadavre de Strump. C'est mou. Un éclat de rire nerveux s'échappe de ses lèvres. La scène est trop surréaliste. Elle qui ne savait pas de quelle manière le tuer, le voilà mort, raide mort. Lentement elle reprend sa route. Elle serre sa baguette, la seule chose qui importe. Tant pis pour le sac, tant pis pour la bourse. Ils penseront ce qu'ils veulent, si un jour du moins ils trouvent le cadavre.

Sous ses pieds une dalle se dérobe, puis une seconde. Une à une les dalles s'affaissent avant de se relever dans le but de la faire plonger dans les abysses. Les yeux brillants de fièvres elle saute d'une dalle à l'autre, manquant plusieurs fois de tomber à son tour sur des piques. Elle est perdue, elle ne sait plus trop ce qu'elle fait. Parfois elle rit. Parfois elle pleure. Elle monte, elle grimpe. Elle se trompe de chemin, s'affaisse sur le sol, puis reprend sa route guidée par la lumière tremblotante de sa baguette. Une piqûre dans le cou la fait sursauter. Le peu d'esprit qui lui reste lui dit qu'elle est foutue. Qu'elle vient de se faire empoisonner. Pourtant elle continue. Elle doit trouver la sortie, elle doit pouvoir s'échapper de ce lieu maudit. Et puis la voilà plonger dans le noir complet. Même la lumière qui s'échappe de sa baguette a disparu. Pourtant elle sent une différence, sous ses pieds le sol n'est plus cette pierre lisse. C'est un mélange de sable et de cailloux. Le vent frais apaise la fièvre qui a prit son corps. Elle est dehors, mais elle ne voit plus rien.

Dé:

Sa bouche est sèche, bien trop sèche. « J'ai soif. » Elle entends des petits pas précipités, mais ne voit rien. Quelque chose l'empêche de voir. Elle ne s'en soucie pas, elle n'a qu'un désire : boire. « Tiens. » Un murmure réconfortant, elle boit l'eau avec avidité, le précieux liquide coule le long de son menton, mais elle n'y prête pas attention, tout ce qui lui importe c'est de boire. On lui retire son précieux bien, elle pousse un grognement de frustration. « Boire. » « Tu as déjà bien assez bu comme ça pour l'instant. » La voix sonne comme un reproche. Elle est assoiffée. Elle sent une main lui caresser le front. « Qu'as-tu donc fait chère élève ? » Qu'a-t-elle fait ? Elle ne sait pas. Elle a soif. « J'ai soif. » Dit-elle pour toute réponse. La voix rit. « D'accord, d'accord, je vais te donner à boire. » Ce n'est pas de l'eau cette fois-ci, cela à un étrange goût, c'est plus épais. « Dors bien... »

La soif la tenaille de nouveau, la faim aussi, cette fois-ci elle peut voir. Tout son corps lui fait mal, en particulier son bras. Elle est plongé dans le noir, il y a quelque chose devant ses yeux, un bandeau. Quelqu'un lui a mis un bandeau sur les yeux. « N'y touche pas. » Brandon. C'est sa voix. Elle sent le lit s'affaisser un peu quand il s'assoit à coter d'elle. « Tu as été empoisonnée, tant que ton corps ne l'a pas complètement rejeter tu restes aveugle. » Elle hoche doucement de la tête. Il reprend avec un reproche dans la voix. « Si tu ne t'étais pas amusée à faire tant de changement physique il aurait pu disparaître bien plus vite, mais ça va finir par disparaître. » Il rajoute plus doucement. « Sans la marque sur ton poignet, je ne t'aurais jamais reconnu. » Elle frissonne au contacte de son pousse sur son poignet. Comme s'il prenait conscience de l'étrange proximité qui s'installe entre eux, il se relève. « Tu veux boire je suppose. » Dans sa voix, Lily entend de la gêne. «  Je veux bien oui, s'il te plaît. » Ses pas s'éloignent. Elle soupire. La prochaine fois qu'elle doit tuer quelqu'un, elle devra s'y prendre d'une autre manière.

Elle se relève, elle a été allongée bien trop longtemps à son goût. Tout son corps crie au supplice, mais elle ne l'écoute pas. Un rire éclate à côté d'elle, elle tourne la tête surprise, cherchant son origine. « Tu ne peux pas rester allonger, n'est-ce pas ? » Elle secoue la tête. Elle sent un bol de bois caresser ses lèvres. « Tient bois. » Elle se saisit du bol, posant ses mains sur celle de Brandon. Elle boit avec parcimonie, avec des petites gorgées. « Merci. » Souffle-t-elle. Elle laisse retomber ses mains. « Je suis chez toi n'est-ce pas ? » Elle ne le voit pas, mais elle est sûre qu'il est en train de hocher de la tête. « Je t'ai retrouvée évanouie sur mon seuil au petit matin. Tu as de la chance que je sois un lève tôt et t'ai vu le premier, car alors... » Lily frissonne. Elle préfère ne pas y penser. « Officiellement toi et moi on est partie étudier des ruines. S'ils posent des questions nous resteront sur cette version. » Lily hoche de la tête. Elle sent son regard brûlant posé sur elle. « Je ne sais pas ce que tu as fait, mais... si tu as besoin d'en parler. Je suis là d'accord ? Je ne te jugerai pas. »

Dé:

« Prête ? » Le cœur de Lily bat à toute vitesse. « Oui. » Souffle-t-elle. Avec précaution Brandon lui retire le bandeau des yeux. Au moyen d'un linge il essuie l'emplâtre qu'il lui avait posé dessus. « Très jolies yeux vairons, mais dis moi, la dernière fois que je les ais vus ils n'étaient pas émeraudes ? » « Haha, c'est très drôle. Tu peux pas m'arranger ça ? » Il lui attrape le menton et lui fait tourner la tête. « Je dois bien avoir un ou deux sortilèges pour arranger cela. Je n'osais pas trop dans ton état y toucher, mais... Lily ?  Tu vas bien ? » La jeune femme venait de tomber au sol, pliée en deux, elle crache du sang. S'essuyant la bouche d'un revers de la main, elle jette un regard narquois à son instructeur. « J'ai l'air d'aller bien ? » Il la fixe inquiet. « Au moins tu as encore de l'humour. » Il l'aide à se relever et lui tire une chaise pour qu'elle s'assoit. « Je ne comprend pas, je me suis assuré qu'il n'y avait plus de poison. » Elle hausse les épaules d'un air blasé. « J'ai fait couler le sang dans un lieu sacré, je suis peut-être maudite. » Brandon la menace de son index. « Ne rit pas de la magie ancienne Lily. Elle nous dépasse, bien plus que tu ne le crois. » Il tourne les talons. « Je vais chercher dans mon grimoire de poison, j'ai peut-être manqué quelque chose. » « Okay... »

Elle essuie sa main tâchée de sang sur le pantalon de lin que lui a prêté Brandon. Sur la table traîne le journal du jour. Quatre juin, voilà déjà une semaine qu'elle était sur cette mission. Une semaine qu'elle avait tiré la pièce à pile ou face et que cette mission la poursuivait. Officiellement elle est terminée, Strump est mort, mais il y a ce poison en elle et surtout il y a Modji. Il en sait trop. Il doit oublier. Elle tire le journal à elle. « Temple sous scellé... » Elle ouvre la bouche surprise et ouvre le journal à la page trois. « Hier le temple d'Abaadon a été forcé. Le sceau magique qui protéger les lieux a été brisé et le garde qui devait surveiller les lieux a étrangement disparu. Gngngngn pas interessant. Pour rappel ce temple est un ancien lieu de culte de magie noire. Gngngngn. Il contient de nombreux objets qui pourrait causer la fin du monde. Gngngngn. Pour cette raison, le lieu a été mis sous sceller en attendant d'être condamner et fermer pour toujours. Merlin merci... » « Ne me dis pas que tu es retournée au temple ! » Lily sursaute à la voix furieuse de Brandon. Il laisse tomber son grimoire sur la table. « Je comprend mieux pourquoi je ne t'ai pas soigné jeune demoiselle ! » Il lui attrape l'oreille et la tire. « Je t'avais ordonnée de ne plus jamais y retourner ! »

Il relâche Lily et fronce les sourcils, honteuse elle baisse la tête. « Je ne voulais pas... Je ne voulais pas y aller. Il y a un type, il m'a forcée aller là bas. » Il la regarde stupéfait. « Par Merlin Lily, qu'est-ce que tu as fait. » Elle rougit, honteuse, il pousse un soupire et lui attrape les mains. « Je ne tiens pas à savoir ce que tu as fait, parfois... Parfois on fait des choses que la société n'approuve pas, mais on doit les faire. » Il lui sourit. « Tu es une fille bien Lily et quoi que tu ais fait tu avais une bonne raison. N'oublie pas que nos ancêtres sont bien souvent des gens bien meilleurs que ceux que nous côtoyons et ceux malgré leurs acte répréhensible. Alors n'ait pas honte, d'accord ? » Elle hoche la tête hésitante. « Est-ce que quelqu'un d'autre en dehors de moi sait que tu es allé là bas. » Elle secoue la tête. « Non, mais Modji sait que j'ai rencontré ce type. Iseult aussi. C'est elle qui s'est chargée de ma transformation. » Il pousse un lourd soupire. « J'ai l'impression que j'ai encore beaucoup à t'apprendre. Nous allons d'abord te trouver un remède. » « Et moi que tu as beaucoup de secrets. » Réplique-t-elle. Il rit, mais ne dit rien.

Dé:

Elle se penche au dessus du chaudron pour renifler l'étrange pâte qui était en train de se former et grimace de dégoût. « Je dois vraiment mettre ça sur mes yeux ? » Brandon lui jette un regard lourd de sens. « Tu n'avais qu'à pas traîner là-bas, la magie ancienne est très particulier. » Le visage blanc, elle se laisse tomber sur la chaise. « On vient de hacher menue des globes oculaires humains » Son tueur se contente de lever les épaules. « Remercie Merlin que personne ne voulait la salle de potion aujourd'hui, comme ça personne ne t'aura vu broyer des os. » Il lui jette un petit regard amusé et cru bon d'ajouter « Des os humain. » La sorcière met sa tête entre ses mains tendit que Brandon éteins le feu sous le chaudron. Elle avait aidé à la préparation de cette pâte dégoûtante, elle aurait préférée ne pas savoir les ingrédients présents dans cette affreuse pâte jaunâtre et malodorante. Du bout de sa cuillère de bois, il tapisse des linges humides. « Tu vas devoir garder ça sur les yeux pendant que lance le sortilège pour effacer celui de ton amie. Il permettra de stabiliser la magie. » La jeune femme hoche doucement de la tête. « Et est-ce que la magie sera tout le temps perturbé ou... » Il lui jette un petit regard inquiet. « J'aimerai te dire que oui, mais je ne sais pas, si ce temple a été fermé c'est parce qu'on ne contrôle pas la magie. » Il s'approche d'elle avec les bandages. « Je pense que la magie a brouillé simplement les sortilèges qui étaient apposés sur toi à cet instant, mais je ne peux affirmer cela. Attention c'est chaud. » Il pose doucement les bandages sur ses yeux. Un frisson parcourt tout le corps de Lily. Elle se mord la lèvre pour s'empêcher de crier.

« Ah ! Je savais que tu étais là ! » Elle ne voit rien, mais elle sait qu'Iseult est là. Elle entend ses pas approchés. « Beurk qu'est-ce que c'est ? » Elle l'imagine en train de grimacer, cela lui arrache un sourire amusé. « On test une potion de l'ancien temps ! » Brandon prit un air sévère. « Je peux savoir ce que vous faites ici jeune fille ? » « Mais ce n'est pas l'heure des cours !» Elle avait très certainement pris son air des plus innocents qui soit pour charmer Brandon. Elle entendit son instructeur rire. Il n'est pas comme les autres, c'est bien connu des élèves et pour cette raison paradoxalement les élèves évitaient de l'avoir pour instructeur. « Je dois aller récupérer un livre, peux-tu rester avec Lily ? Elle ne doit pas bouger. » « Pas de soucis ! » « Toi, tu ne bouges pas ! » Elle sent ce doigt pointé sur elle, même si elle ne le voit pas. C'est étrange de ne rien voir et d'imaginer leurs mimiques. Brandon s'en va, elle entend ses pas se faire de moins en moins.

Iseult tire une chaise la faisant grincer sur le sol. « C'est une potion de beauté ? » Elle pose une main sur le genoux de Lily. « Et comment cela s'est passé avec ton amoureux ? » Sa voix pétille d'excitation. « Je ne pensais pas que tu étais ce genre de fille, mais je suis ravie de l'avoir découvert. Après tout ce n'est pas parce que nous faisons des études qu'un bon mariage n'est pas une nécessité pour nous. » Elle pousse un soupire. « C'est ça la femme moderne. » Lily hoche de la tête. « Mais l'amour reste quelque chose d'important non ? Comment ça se passe avec Modji dis moi ? »

Dé:

« Alors ? Tu vois mieux avec cette pâte ? » Elle fronce le bout du nez. « Elle sent vraiment mauvais ! Tu veux pas mettre du parfum ou prendre une douche ? » Lily secoue la tête. « Je dois voir Modji, c'est important. » Iseult s'arrête brutalement et fait face à la gryffondor. « Je t'ai dit que je ne voulais pas le voir ! Cet idiot n'est qu'un pervers et en plus il est pauvre ! » Elle pousse un soupire. «  Je n'ai rien contre les pauvres, mais il devrait comprendre qu'une demoiselle comme moi cherche à faire un bon mariage. Mais non ! Monsieur s'est vexé et à dit que je n'étais qu'une petite peste orgueilleuse. Je ne veux plus jamais entendre parler de lui ! » Elle croise les bras. «  Heureusement que je rentre chez moi à la fin du mois, je n'aurai plus jamais à la voir ainsi ! » Lily hoche doucement de la tête. « Je te rejoins à la chambre si tu veux après que j'ai vu Modji. » Iseult grimace. « Tu es sûre ? » Lily croise les bras. « Ne t'inquiète pas, je n'écouterai pas ce qu'il me dit à ton sujet. » Elle prit un air offusqué. « Mais ! Ce n'est pas ça ! Je n'ai rien à me rapprocher ! » Lily hausse un sourcil. « Alors pourquoi tu insistes sur le fait que je ne dois pas le rencontrer ? » Le ton amusé de sa voix ne fait que vexer un peu plus Iseutl qui prend la mouche. « Si je dis ça c'est uniquement pour toi ! » Sur ses mots elle tourne les talons et s'en va. Lily pousse un soupir avant de reprendre sa route. Bien qu'adorable, Iseult refusera toujours d'avouer qu'elle a un manque flagrant de tact.

Trouver Modji n'est pas bien difficile, à cette heure-ci il est probablement en train de faire son petit trafic dans un des recoins de l'université. Elle se glisse derrière une tenture derrière laquelle apparaît un passage secret. Elle entend des voix raisonnées dans le couloir. Elle identifie l'une d'elle comme celle de Modji, l'autre... Non, elle ne la connaît pas. La jeune femme se plaque contre le mur, fermant les yeux elle écoute les murmures des voix. Modji devra forcément passer devant elle. Le couloir mène à une petite salle sans issue. Les deux voix se taisent, des pas s'approchent d'elle. Elle se colle un peu plus au mur et baisse le visage. Un jeune homme qu'elle ne connaît pas passe devant elle, il ne prend même pas la peine de lui jeter un coup d’œil, lui aussi garde tête baissée. Parfois on préfère garder l'anonymat. Modji est seul. Elle entend sa voix qui compte au rythme des pièces qui passe d'une main à l'autre. Il est seul, il est temps.

A pas de loup elle s'approche de Modji. Il ne fait pas attention à elle, il est bien trop occupé à compter l'or qu'il a gagné. Rapidement, ne lui laissant pas le temps de réagir elle le pointe de sa baguette. « Oubliette. » Il se raidit brusquement avant de reprendre le compte de ses pièces comme si rien n'était. Elle s'approche de lui. Elle doit savoir, elle doit être sûre. « Bonjour. » Il sursaute et la fixe surprise. « Oui, que tu as besoin de quelque chose ? » Il ne la connaît pas, cela se lit dans son regard, il ne sait pas qui elle est. La jeune femme secoue la tête. « Je me suis trompée de personne. Désolée. » « Pas d'soucis ! Ça a'ive ! » Il lui adresse un sourire rayonnant qui brise son cœur. Elle tourne les talons, il ne la connaît pas, il ne se souvient pas d'elle. Elle n'est plus rien pour lui.

Plus personne ne peut faire le lien entre la mort de Strump et elle. Elle a réussit sa mission. Elle a perdu un ami.